Trois nouveaux bénéficiaires du fonds Maugis ont été dévoilés ce mercredi midi par le comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle, alimenté par la pénalité de 50 millions d’euros due par General Electric pour la non création des 1 000 emplois. Ce sont Faurecia, Isthy et Macplus. Ils rejoignent la société H2SYS, dont le soutien avait été confirmé fin décembre.
Trois nouveaux bénéficiaires du fonds Maugis ont été dévoilés ce mercredi midi par le comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle, alimenté par la pénalité de 50 millions d’euros due par General Electric pour la non création des 1 000 emplois. Ce sont Faurecia, Isthy et Macplus. Ils rejoignent la société H2SYS, dont le soutien avait été confirmé fin décembre.
13 millions d’euros. Plus d’un quart de l’enveloppe. En un mois et demi, 26 % des fonds du comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle, extrapolation du fonds Maugis, ont déjà été fléchés vers le nord Franche-Comté, pour accompagner le développement d’entreprises (lire par ailleurs les détails de la procédure).
L’industriel Faurecia, installé à Bavans, est soutenu pour créer une ligne de production de réservoirs à hydrogène. Le projet d’institut européen de certification des réservoirs hydrogène Isthy (Institut national du stockage d’hydrogène), à Fontaine, porté par Rougeot Énergie, est aussi accompagné. Ce sera la création du premier centre européen de qualification et de certification. Isthy a reçu son permis de construire au mois de novembre (notre article).
La PME Macplus, installée à Lachapelle-sous-Rougemont, spécialisée dans des activités « de chaudronnerie, de soudage de sous-ensembles en aciers inoxydables et superalliages et dans la conception, la fabrication et le contrôle d’appareils sous pression » est également soutenue pour un projet de diversification, qui comprend notamment l’achat de machine-outil autour de l’impression 3D et de la découpe laser.
Quelques dates
- 19 avril 2019 : Guy Maugis nommé à la tête du fonds chargé de gérer la pénalité de 50 millions d’euros
- 1er décembre 2020 : l’organisation juridique et le modus operandi pour la redistribution des 50 millions d’euros sont validés avec la création, notamment, du comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle
- 10 décembre : la plateforme pour déposer les dossiers est créée
- 22 décembre 2020 : première réunion du comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle ; on annonce le soutien à la société H2SYS
- 20 janvier 2021 : 2e réunion du comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle ; trois nouvelles entreprises sont soutenues : Faurecia, Isthy et Macplus
Ces trois noms ont été dévoilés ce mercredi midi, après avoir été validés le 20 janvier, lors de la 2e réunion du comité de gestion. Fin décembre, H2SYS avait été la première entreprise accompagnée (notre article) ; Faurecia avait reçu un accord de principe et devait fournir des précisions. La répartition de ces 13 millions n’a pas été communiquée.
Le comité Maugis pré-sélectionne
Ce fonds de gestion a été mis en place pour administrer les 50 millions d’euros de la pénalité de General Electric pour non création de 1 000 emplois, comme s’y était engagé l’industriel américain lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, en 2015. C’est l’émanation du comité Maugis, chargé de mettre sur pied ce fonds, et installé au printemps 2019.
Comme nous le précisions au mois de décembre (notre article), le comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle est composé d’Ulrike Steinhorst, Martine Viallet et de Monsieur Bernard Streit. Ce comité étudie les dossiers pré-sélectionnés par le comité Maugis (lire la procédure ci-dessous).
Siègent au comité Maugis Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, et Damien Meslot, maire de Belfort et président du Grand Belfort. Le préfet du Territoire de Belfort, Jean-Marie Girier, y siège également, ainsi que le directeur général de General Electric France.
D’autres annonces en mars
Ce fonds vise à accompagner des entreprises innovantes et à aider des filières industrielles à se déployer. « Son objectif premier est d’aider des projets permettant la création ou le maintien d’emplois pérennes s’appuyant notamment sur les compétences du bassin de Belfort Montbéliard », insiste le communiqué de presse de Solutions fiducie, qui annonce les trois bénéficiaires. 200 créations d’emplois sont espérées grâces à ces fonds. À titre d’exemple, la société H2SYS a annoncé ce mardi son projet de recruter 25 personnes dans les trois prochaines années (notre article).
Dans les quatre premières entreprises bénéficiaires, trois sont orientées dans le déploiement de l’hydrogène-énergie. C’est un choix fort, afin de conforter une filière sur le nord Franche-Comté. D’autres annonces sont envisagées au mois de mars.
Ces accompagnements sont octroyés « en contrepartie d’engagements contractuels qui seront suivis sur les cinq prochaines années », précise le communiqué de presse.
La méthode
Les entreprises qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement peuvent toujours le faire. Il faut déposer sa candidature sur une plateforme (www.solutionsfiducie.fr/fonds-de-revitalisation-industrielle/). Les dossiers sont d’abord étudiés par le comité Maugis, qui est consultatif. Il rend un avis favorable ou non, après les avoir étudiés. Si un dossier reçoit un avis favorable, il est transmis au comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle. Les dossiers sont alors étudiés dans le détail (solvabilité, business plan, marchés…). Des allers-retours peuvent être organisés avec les entreprises. Le comité de gestion reçoit l’appui d’un cabinet pour la partie technique, PricewaterhouseCoopers (PwC), et de Solutions fiducie, en qualité de fiduciaire. Actuellement, entre 5 et 10 dossiers sont en cours d’instruction approfondie, après avoir reçu un avis favorable du comité Maugis. Le comité de gestion devrait se réunir pour la troisième fois, début mars ; de nouveaux bénéficiaires seront alors dévoilés. Le comité Maugis, pour sa part, se tient ce jeudi 28 janvier. Mardi, Marie-Guite Dufay a écrit à Bruno Le Maire, pour mettre sur la table le projet des « futurs ex » salariés de General Electric Hydro, qui ont un projet de reprise. Une vingtaine de projets a été déposée sur la plateforme.