Concert ou pas de Freeze Corleone, ce dimanche pour le dernier jour des Eurockéennes ? Le préfet du Territoire de Belfort a pris un arrêté, ce mardi 1er juillet, portant interdiction du concert de l’artiste Freeze Corleone, prévu ce 6 juillet (lire notre article). « Le sentiment d’appel à la haine ne me paraissait pas avoir sa place [aux Eurocks] », a déclaré le préfet, Alain Charrier, à la suite de sa décision.
Le rappeur attaque cette décision auprès du tribunal administratif. Une information dévoilée ce mercredi midi par Ici Belfort-Montbéliard. Elle est confirmée par le tribunal administratif de Besançon, qui vient de publier le rôle de l’audience publique de ce jeudi 3 juillet, programmée à 15 h 30. Le rappeur introduit une procédure de référé-liberté.
« Le référé-liberté est une procédure d’urgence, explique la plateforme Service publique. Elle permet de demander au juge des référés de prendre en urgence des mesures pour préserver l’exercice d’une liberté fondamentale en cas d’atteinte grave et manifestement illégale de l’administration. » L’artiste estime, dans ce cadre, que c’est sa liberté d’expression qui est menacée par cette décision de la préfecture. Cette dernière avait déjà amorcé, vendredi 27 juin, une procédure contradictoire auprès de l’artiste.
Déjà des concerts annulés pour Freeze Corleone
Le rappeur Freeze Corleone est régulièrement accusé d’antisémitisme et d’homophobie. S’il n’a jamais été condamné pour ses textes, plusieurs de ses concerts ont déjà été annulés, ces derniers mois, à Lille, Lyon ou encore Nantes. En 2023, à Rennes, la municipalité avait voulu interdire le concert ; le Conseil d’État avait rejeté sa demande. Des concerts avaient aussi été autorisés à Paris. L’artiste est coutumier de la procédure. Début 2024, le parquet de Nice a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre du rappeur pour « apologie du terrorisme » ; il faisait des références, dans une chanson, à l’attentat du 14 juillet 2016, à Nice, qui a provoqué la mort de 86 personnes et blessé 458 autres.
Jeudi, les conseillers départementaux s’étaient émus de cette programmation (lire notre article). « Ce personnage revendique clairement d’utiliser la polémique pour se faire de l’argent », regrettait, à ce titre, Isabelle Mougin, conseillère départementale de gauche. Elle avait ajouté : « Je soupçonne qu’il y ait un fond mercantiliste dans le choix de ce chanteur. » Le député du Rassemblement national, Guillaume Bigot, avait alerté les autorités de ce choix de programmation (lire notre article). Comme le rappelle Ici, Freeze Corleone a été remercié par son label Universal Music en 2020.