Budget de l’État. Service public. Retraite. Justice fiscale. Les motifs de mobilisation sont nombreux dans cette rentrée sociale. La mobilisation de ce jeudi est plus mesurée que le 18 septembre (lire notre article), mais elle est là. Les bannières syndicales ont flotté sous le ciel ensoleillé de la cité des Princes. 700 personnes ont déambulé à Montbéliard ce jeudi après-midi selon la police et 800 pour la CGT ; à Belfort, 750 personnes ont été recensées par la police (lire notre article) ce jeudi matin et plus de 1000 pour les syndicats. Entre les deux cités du nord Franche-Comté, une opération escargot d’une vingtaine de véhicules a été menée à la mi-journée.
À Montbéliard, au-delà des revendications communes, une crise couve toujours de manière sous-jacente. C’est la crise automobile. « L’automobile, c’est une catastrophe », souffle un syndicaliste du territoire, qui souhaite conserver l’anonymat sur ce sujet. Les arrêts de production à Mulhouse et Poissy (lire notre article) et le marché atone des ventes (lire notre article) ne peut que lui donner raison. Même l’arrêt de production de l’usine de Sochaux, justifié par des problèmes de fournisseurs, n’est pas si clair pour lui. « Stellantis change les mix (les commandes des différentes motorisations, NDLR) à longueur de temps », replace-t-il. Alors les fournisseurs ne peuvent pas forcément s’adapter. Il est aigri de voir comment le constructeur automobile accuse les fournisseurs dans cette situation. Des fournisseurs souvent à l’os. Le nouveau plan social qui s’engage à Flex’N’Gate, à Audincourt, où 57 postes sont supprimés confirme cette tendance difficile.

« Un problème mondial »
Dans le cortège de Montbéliard, Johanna et Dieter, deux Allemands de Stuttgart sont justement venus porter. La première a travaillé quatre décennies pour Mercedes ; c’est la 3e fois qu’elle vient à Montbéliard. Le second pour Audi. Ils sont militants d’IG Metall, l’équivalent de la CGT outre-Rhin. « Les travailleurs de l’automobile ont tous les mêmes problèmes », scande-t-elle au micro, dans un excellent français. De lister : « Chômage, fermeture d’usines. » La situation des usines automobiles du groupe Stellantis ne fait que conforter leurs dires ; d’autres usines européennes sont arrêtées en Espagne, Allemagne et Italie. « C’est un problème mondial. Il n’y a pas un pays où cela va bien », ajoute-t-elle.
Selon Johanna, le secteur automobile européen est « en retard ». La concurrence chinoise est extrêmement forte, tant sur les véhicules électriques que sur les prix. Elle dénonce aussi une concurrence trop féroce entre constructeurs mondiaux, « prêts à tout pour gagner ». « Les travailleurs sont toujours ceux qui perdent », tance-t-elle. Johanna et Dieter militent pour une coordination mondiale du mouvement des travailleurs de l’automobile. Une réunion est ainsi organisée en Inde, du 20 au 24 novembre pour rassembler la 3e conférence des travailleurs de l’automobile. « La langue de la solidarité international a une grande force, insiste-t-elle. Et il faut qu’on l’utilise. » De l’union car les politiques « nationalistes » et « fascistes » ne sont pas la solution. Depuis Montbéliard, militants et manifestants « ne lâchent rien ».
Entre Belfort et Montbéliard 1500 à 1800 personnes ont manifesté ce jeudi contre 3200 le 18 septembre.
Faible mobilisation enseignante
Le rectorat de Besançon a communiqué sur le taux de grève dans l’académie :
Moyenne générale pondérée : 4,99 % (5,51 % au national)
Moyenne enseignants pondérée : 5,76 % (6,42 % au national)
Moyenne pondérée enseignants 1er degré : 7,33 % (6,95 % au national)
Moyenne pondérée enseignants 2d degré : 4,79 % (6,13 % au national)
Moyenne pondérée autres personnels : 2,48 % (3,41 % au national)