
2024 a été une année riche en projets de recherche, marquée par un événement emblématique : la réhabilitation complète du bâtiment A sur le campus de Belfort. Ce chantier contribue progressivement à la rénovation nécessaire de ce campus. Par ailleurs, plusieurs réalisations, moins visibles, ont vu le jour, comme notre participation à l’Académie européenne de l’hydrogène. Nous sommes le seul représentant français dans cette initiative, qui porte des ambitions européennes en matière de formation. Des formation sur l’énergie, l’hydrogène, l’acculturation.

En 2025, plusieurs programmes de recherche vont-ils voir le jour ?
Oui, plusieurs projets importants sont prévus. Tout d’abord, dans le domaine de la santé, un programme en collaboration avec le CHU de Besançon s’intéressera à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour accompagner le personnel soignant en réanimation. Il s’agira de trouver comment l’IA peut aider à la prise en charge de patients profondément sédatés ou curarisés, en coma artificiel, et d’identifier le meilleur moment pour interrompre cette curarisation.
Ensuite, dans le cadre de France 2030, nous lançons un projet en logistique. Il portera sur le développement de robots autonomes équipés d’IA pour optimiser le chargement et le déchargement sur de grandes plateformes logistiques. Ce programme vise à réduire la pénibilité de certaines tâches et à améliorer l’efficacité énergétique des opérations.
Enfin, nous avons de grands enjeux avec Belfort E-Start (à découvrir ici), un démonstrateur clé pour le territoire. Nous passerons devant un jury ce printemps, dans un contexte d’incertitude budgétaire. L’objectif est d’obtenir les niveaux de subvention nécessaires pour maintenir l’ambition initiale de ce projet.Ces trois programmes, portés par nos équipes de recherche, s’inscrivent sur le long terme. Les étudiants auront parfois l’occasion de contribuer à des aspects spécifiques de ces travaux.

Vous avez évoqué le renouvellement du Crunchtime, avec un nouvel aspect : un label européen…
Nous travaillons à créer un label pour le Crunchtime, afin qu’il puisse se décliner un peu comme un TedX. L’idée est que chaque organisation respecte un certain cahier des charges. Ce label sera lancé avec une université partenaire en Suède, une aux Pays-Bas et une autre en Belgique, avec une projection entre 2025 et 2026.
Le Crunchtime pourrait se centrer sur les formations d’ingénieurs et les technologies, mais il pourrait aussi s’ouvrir à d’autres domaines comme l’architecture, la gestion. L’idée est surtout de réfléchir à un Crunchtime des transitions. Cette dernière thématique permettrait d’englober une diversité de sujets. Notre objectif est de développer et d’essaimer ce modèle à l’échelle européenne.


Des défis financiers s’annoncent-ils cette année ?
Environ 50 % des écoles d’ingénieurs en France sont déficitaires et l’UTBM n’échappe pas à cette réalité. Nous enregistrons un déficit de 1,7 million d’euros, ce qui représente une part importante de notre budget. Cela est lié à diverses mesures prises en charge et à des situations budgétaires similaires au niveau des collectivités locales.
En tant qu’opérateur de l’État, nous n’avons pas le droit d’être en déficit, donc nous avons puisé dans notre fonds de roulement pour équilibrer le budget. Cela a entraîné des reports ou des arrêts de projets d’investissement, notamment sur les infrastructures. Le renchérissement du coût de l’énergie, qui a presque doublé entre 2021 et aujourd’hui, pèse également lourdement. Nous sommes passés de 830 000 euros à 1,7 million d’euros pour le gaz et l’électricité, bien que nous espérions redescendre à 1,4 million. Nous continuons à réduire notre consommation et à rénover nos bâtiments (les prochaines rénovations, en 2025, auront lieu sur le campus de Sevenans, avec des travaux de toitures, de la verrière et l’installation de panneaux photovoltaïques, NDLR).
Je ne veux pas tomber dans la sinistrose ou la dénonciation. Pour l’instant, nous avons encore des marges de manœuvre, mais il est clair que cette situation ne pourra pas durer. Il faut absolument éviter d’en arriver à envisager des coupes dans nos activités de recherche ou nos formations.

En termes de recrutement, comment se porte l’UTBM ?
Nous avons deux types de recrutement : l’entrée post-bac et celle à Bac+2. Deux tendances se dessinent. D’une part, la baisse démographique nationale entraîne une diminution annuelle d’environ 1,5 % de chaque classe d’âge. Par ailleurs, on observe une moindre appétence pour les formations scientifiques et techniques, malgré de bonnes perspectives d’employabilité.
Cependant, pour l’entrée post-bac, nous constatons un maintien des candidatures. Pour 290 places, nous recevons 4 500 dossiers, ce qui montre une belle dynamique. En revanche, pour l’entrée à Bac+2 ou Bac+3, une légère érosion du nombre de candidatures se fait sentir. Ce phénomène n’est pas spécifique à notre établissement, mais il nous pousse à réfléchir à des pistes d’amélioration.
Une occasion de découvrir l’UTBM ? Les portes ouvertes auront lieu ce samedi 18 janvier.