Marie-Guite Dufay, présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, a écrit au président de la République pour lui demander un moratoire sur le plan social qui agite GE Steam Power, la branche nucléaire et charbon du géant américain, racheté en 2015 à Alstom.
Marie-Guite Dufay, présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, a écrit au président de la République pour lui demander un moratoire sur le plan social qui agite GE Steam Power, la branche nucléaire et charbon du géant américain, racheté en 2015 à Alstom.
238 postes sont menacés dans la branche nucléaire et charbon de General Electric Steam Power (lire notre article), en particulier dans l’entité belfortaine de la gestion de projet ; c’est le savoir-faire de l’intégration nucléaire française qui est mise à mal (notre article) avec ce plan social justifié par le retrait de l’activité charbon. Jeudi dernier, la direction a proposé de réduire la voilure de 94 postes sur les 238 (lire notre article). Mais l’intersyndicale, qui a organisé une manifestation réunissant 300 personnes vendredi dernier (lire notre article), veut monter d’un cran dans le conflit social pour réduire encore l’impact du plan et militer pour sauver des compétences, notamment dans la perspective d’un rachat.
« C’est maintenant qu’il faut agir, après il sera trop tard », écrit l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CGT et Sud Industrie dans un tract appelant à une nouvelle mobilisation ce jeudi 22 avril. 94 postes sauvés, ce sont toujours 144 supprimés. « Le nombre de suppressions de postes reste préjudiciable aux besoins de compétences, nécessaires pour honorer notre carnet de commandes et assurer la pérennité de l’entreprise », insiste l’intersyndicale.
« Le territoire et les salariés doivent être associés »
Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, est sur le même ton. « 94 postes sont préservés, c’est une première étape : il en reste 144 à sauver et autant de compétences clés qui ne doivent pas disparaître », écrit-elle. Elle a envoyé un courrier à Emmanuel Macron, président de la République, et lui demande un moratoire. « Le Gouvernement ne peut pas d’un côté́ dire que l’État ne peut rien faire pour stopper le PSE et de l’autre affirmer qu’il va racheter la branche nucléaire », estime-t-elle. « Il faut finaliser cette vente pour ne pas priver la filière électro-nucléaire française de ses compétences », déclare la présidente de la Région ; vendredi dernier, de nombreux élus, de tous les bords politiques, avaient participé à la manifestation des salariés General Electric (notre article). Engagée sur le dossier de sauvetage de MBF Aluminium à Saint-Claude (Jura), Marie-Guite Dufay avait décliné l’invitation (notre article).
Marie-Guite Dufay attend également qu’Emmanuel Macron précise les contours du rachat et les délais. « Le rachat de l’activité nucléaire par un consortium d’entreprises françaises semble acté par le Gouvernement mais l’absence d’éléments sur l’acquéreur, le périmètre de la vente, le calendrier ou tout simplement le projet industriel est loin d’être rassurant. Le territoire et les salariés doivent être associés à ce processus en toute transparence », estime Marie-Guite Dufay.
Une nouvelle mobilisation est programmée ce jeudi pour réduire le plan, améliorer les mesures d’accompagnement, voire le transformer en départs volontaires, départs seniors ou en procédure de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). « Aujourd’hui, des solutions pour aboutir à 0 départs contraints existent, mais la direction refuse d’en entendre parler ouvertement », précise l’intersyndicale. « Il nous reste 12 jours pour agir », insiste celle qui veut écrire à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. « Notre activité relève de l’intérêt national », termine l’intersyndicale.