Les représentants du personnel ont signé le plan de sauvegarde de l’emploi proposé par l’entité General Electric Energy Services France, spécialisée dans l’éolien terrestre. La grève illimitée a été levée (lire notre article). La moitié des effectifs français (125 personnes) est concerné par ce plan. À Belfort, trois postes sur les dix que compte l’entité sont supprimés. À Autechaux, base de maintenance de parcs éoliens dans le Doubs (lire notre article), ce sont trois postes qui sont supprimés sur les neuf personnes qui y travaillent. Un poste a été sauvé sur ce site.
Seulement deux ont été finalement épargnés par la direction, à la suite des négociations, à l’échelle nationale. « Nous avons de très belles mesures pour les départs », se consolent à peine Florent Karcher, secrétaire du comité social et économique (CSE). Elles sont meilleures que sur les précédents plans. « GE est prêt à rallonger sur les mesures de départ, mais ne veut en aucun cas augmenter les effectifs », regrette-t-il. Florent Karcher a aussi le sentiment que la direction a mené un « chantage », demandant aux syndicats de finalement signer le PSE, facilitant la procédure, sinon toutes les mesures de départ négociées seraient perdues en cas de non accord entre les parties. Une phase de départ volontaire va s’ouvrir avant la fin de l’année. Si elle n’est pas satisfaisante, le plan de licenciement débutera à la fin du premier semestre 2024. Ce plan va aussi « nuire à la bonne marche de l’entreprise », notait, au mois de septembre, Florent Karcher. Une inquiétude formulée, localement, par Opale Énergies (lire notre article), qui a développé des parcs dans le secteur d’Étouvans, Colombier-Fontaine ou encore Autechaux.
Demande pourtant croissante
Le désarrois de cet ingénieur qualité est toujours palpable, ne comprenant pas la logique de ce plan alors que la dynamique autour de l’éolien est fort. « La demande est croissante et nous sommes en train de tout électrifié pour ne plus dépendre des énergies fossiles », rappelle ce délégué syndical de la CFE-CGC. Tant au niveau européen que Français, des plans ont été initiés pour faciliter les procédures d’implantation et accélérer les déploiements de parcs éoliens. « Réinstaller de gros sites de productions d’énergie, c’est très long », rappelle Florent Karcher. « [Les Européens] vont être obligés de mettre du renouvelable car c’est très rapide à installer », poursuit-il. Selon l’ingénieur, dès que la commande est passée à l’industriel, on peut envisager produire de l’électricité 18 mois plus tard. Le risque, avec ce plan, c’est que General Electric ne soit pas dimensionner pour répondre à la demande quand elle se présentera. « Ce n’est pas coordonné alors que c’est stratégique », déplore Florent Karcher.
En France, fin 2022, selon un rapport de la Cour des comptes, 2 260 parcs étaient raccordés au réseau en France, presque tous terrestres. Cela représente environ 9 000 mâts et une puissance totale de 20,9 GW, dont 0,5 GW en mer. Pour le terrestre, on vise une puissance installée de 33 à 34 GW en 2028. En 2030, le Gouvernement ambitionne que les énergies renouvelables représentent 33 % de la consommation finale brute d’énergie.
Sollicitée, la direction de General Electric n’est pas revenue vers nous au moment où nous mettions en ligne.