« Ils n’ont rien lâché ! » se désole Florent Karcher, secrétaire du comité social et économique (CSE), syndiqué à la CFE-CGC, de l’entité General Electric Energy Services France, spécialisée dans les éoliennes terrestres. Devant l’impossibilité de discuter, les élus du CSE ont quitté la séance, mercredi dernier. Et vendredi, ils ont approuvé une grève illimitée à partir de ce lundi. C’est le second plan social en quelques mois, dans l’entité. C’est la moitié des effectifs qui est concernée (lire notre article). Les effectifs en France passeraient de 150 en 2022 à 63 en 2024. À Belfort, les équipes sont dédiées à des missions commerciales, notamment à la réponse d’appels d’offres pour l’implantation de parcs éoliens. Et à Autechaux, ce sont des techniciens. Selon nos informations, 3 postes sont touchés à Belfort et 4 à Autechaux.
Le délégué syndical reconnaît que quelques avancées ont été obtenues sur « les mesures de départ », mais aucun post n’a été sauvé. « La direction utilise un chiffre farfelu », regrette Florent Karcher. Et cela minimise les besoins en main d’œuvre pour la maintenance explique-t-il. « Elle se base sur une donnée d’entrée complètement fausse. » Puis d’ajouter : « On sent la pression des Américains. » Cette réorganisation mondiale s’inscrit en effet dans la dynamique de scission en trois branches de General Electric, estime Florent Karcher. Les activités énergies seront rassemblées dans GE Vernova, en 2024. « Ils ont peur que Onshore wind fasse capoter leur petit tour de magie boursier », s’insurge le délégué syndical. Et d’ajouter : « Tu peux venir avec n’importe quel argument, la direction fait semblant d’écouter. » Un nouveau conseil social et économique est programmé ce mardi.
“La souveraineté énergétique de la France et les emplois français ont déjà beaucoup souffert, tout comme les compétences”, a regretté le député La France insoumise Florian Chauche, dans une question écrite au gouvernement. “Peut-on donc vraiment rester les bras croisés en regardant General Electric continuer à détruire les emplois, les savoir-faire et les filières stratégiques en France ?” ajoute-t-il alors que l’éolien terrestre est amené à se développer, conformément à la planification écologique.
Sollicitée, la direction de General Electric n’a toujours pas répondu.