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General Electric : un nouveau plan social dans l’éolien terrestre

Parc éolien du Lomont, dans le Doubs. | ©CC BY-SA 4.0 – Koestel
Décryptage
C’est le 2e plan social engagé par le conglomérat américain dans l’entité éolien terrestre. La moitié des effectifs français est concernée soit une soixantaine de personnes. Les sites de Belfort et Autechaux sont concernés.

« General Electric remet le couvert », se désole Florent Karcher, secrétaire du comité social et économique (CSE), syndiqué à la CFE-CGC, de l’entité General Electric Energy Services France, spécialisée dans les éoliennes terrestres. Un nouveau plan social est engagé dans l’entité renouvelable ; face à cette situation, un mouvement de grève est lancé nationalement, ce jeudi 21 septembre.

L’entité dispose de bureaux à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Belfort (Territoire de Belfort) et Nantes (Loire-Atlantique) et des bases de maintenance de parcs éoliens à Autechaux (Doubs), Lempdes-sur-Allagnon (Haute-Loire), Ménétréols-sous-Vatan (Indre), Fruges (Pas-de-Calais), Questembert (Morbihan), Vertus (Marne), Revel (Haute-Garonne), Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne).

Un premier plan de sauvegarde de l’emploi a été finalisé au mois de mars (lire notre article). Un autre a été lancé début juillet. À l’époque, seuls les cadres étaient concernés ; cette fois-ci, cadres et techniciens sont visés détaille Florent Karcher. Selon GE, « ce projet (…) vise à continuer d’adapter l’organisation de l’entité (…) aux réalités du marché de l’éolien terrestre et à rétablir sa compétitivité ». La direction évoque une suppression maximale de 50 postes. Les données communiquées aux représentants du personnel évoquent 62 suppressions sur 125 salariés en France. 

En termes d’effectifs, 380 postes sont supprimés en Europe, sur 2 300. L’Espagne et l’Allemagne – où sont fabriquées les nacelles des éoliennes – sont les plus touchés numériquement, avec respectivement 136 et 132 postes supprimés. Mais la France est, proportionnellement, la plus touchée avec 49,6 % de ses effectifs concernés, contre 14,2 % des effectifs allemands et 17,9 % des effectifs espagnols. « Il est beaucoup plus violent pour la France », observe Florent Karcher, joint par téléphone. Les effectifs en France passeraient de 150 en 2022 à 63 en 2024. À Belfort, les équipes sont dédiées à des missions commerciales, notamment à la réponse d’appels d’offres pour l’implantation de parcs éoliens. Et à Autechaux, ce sont des techniciens. Selon nos informations, 3 postes sont touchés à Belfort et 4 à Autechaux.

« Ils nous ont sortis une ribambelle de mauvais chiffres et de mauvaises perspectives pour justifier le plan », dénonce le délégué syndical. « Pour la partie service, ils veulent sous-traiter à des boites low-costs toute la maintenance préventive, programmable », détaille l’élu du personnel. Côté bureau, General Electric déploie « une stratégie de sélectivité ». C’est-à-dire que l’entreprise veut répondre à moins d’appels d’offre, mais où l’on fait de plus grosses marges. Une stratégie qui justifie de réduire la masse salariale. Mais le nouveau dimensionnement des effectifs est « hors-sol », regrette Florent Karcher. « Ça va nuire à la bonne marche de l’entreprise », ajoute-t-il.

L’éolien a le vent en poupe

Mais cette réorganisation mondiale s’inscrit surtout dans la dynamique de scission en trois branches de General Electric, estime Florent Karcher. Les activités énergies seront rassemblées dans GE Vernova, en 2024. « Ils ont peur que Onshore wind fasse capoter leur petit tour de magie boursier », s’insurge le délégué syndical. Et d’ajouter : « Comment je régale tous mes actionnaires sans produire plus de valeurs. » Florent Karcher pointe aussi du doigt « de mauvais choix face à la concurrence », notamment dans la course à la puissance des turbines. Celle-ci a entraîné des « problèmes de qualité », qui « génère des coûts de non qualité insoutenables pour GE Onshore Wind ». « GE est focalisé sur le cours de l’action, et comme à son habitude, décide de réduire drastiquement les coûts fixes, la masse salariale, pour éponger les pertes dues aux mauvais choix stratégique », résume le leader syndical, qui appelle à un vaste programme d’investissementS qui permettrait de pallier ces problèmes.

Les salariés sont d’autant plus exaspérés que les dynamiques autour de l’énergie renouvelable sont excellentes. Selon le cabinet Secafi, cité par Florent Karcher, l’éolien terrestre est sur une croissance annuel de 5 % par an, pendant 30 ans. Selon des données du même cabinet, en 2021, l’éolien terrestre produisait 19 GW d’électricité. L’objectif, pour 2028, est d’atteindre 35 GW, « soit 2 GW par an », calcule Florent Karcher. Cela impliquerait un besoin de construction annuel de 400 éoliennes « récentes », déployant une puissance de 5 MW. Le marché est devant eux.

La CFE-CGC demande « une action politique » et « le soutien du gouvernement », afin d’éviter de casser « des filières stratégiques pour notre énergie décarbonée de demain ». La période d’informations-consultation de ce plan de sauvegarde de l’emploi se termine fin octobre. « Nous mesurons l’inquiétude des équipes concernées par ce projet et nous mettrons tout en œuvre pour accompagner individuellement tous nos collaborateurs impactés afin de trouver une solution pour chacun », déclare, par ailleurs General Electric. La grève de ce jeudi est notamment justifiée par les conditions de départ des salariés, jugées très insuffisantes.

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