Fin 2024, 700 emplois avaient été créés grâce au fonds Maugis. Dix-neuf entreprises ont été accompagnées depuis le lancement, en 2019. Les premiers dossiers accompagnés avaient été annoncés en janvier 2021. Par rapport au dernier rapport de 2024 (lire notre article), une nouvelle entreprise a été confirmée : Métalhom, à Étupes.
« 40 millions d’euros ont été promis, sur les 50 », indique Guy Maugis ; l’ancien dirigeant de Bosch France pilote ce dispositif, prolongé jusqu’au 31 décembre 2027. Sur les 40 millions d’euros, 30 millions d’euros ont été versés aux entreprises, qui doivent répondre à des engagements, notamment d’embauches, pour décaisser les fonds. Mercredi et jeudi, le président du fonds a visité plusieurs entreprises qui ont été accompagnées : Gen-hy (lire nos articles) à Allenjoie, Del-Fil et Isola composite à Delle (lire nos articles), Purple alternative surface (lire nos articles) à Héricourt, ou encore le groupe M-Plus à Lachapelle-sous-Rougemont.
2024, année calme
Depuis le début, près de 90 dossiers ont été reçus ; 76 ont été regardés par le comité consultatif, le comité stratégique (lire ci-dessous). 47 de ces dossiers ont été étudiés par le comité de gestion, totalement indépendant. Et moins de la moitié a été aidé.
La seconde partie de l’année 2024 a été particulièrement calme ; le contexte politique national et le contexte géopolitique ont ralenti les investissements. Mais le fonds Maugis reçoit toujours des dossiers : trois vont être prochainement étudiés par le comité de gestion. « Cela repart », confirme Guy Maugis.
25 % des entreprises aidées relève de la métallurgie, 25 % des activités spécialisées, 15 % des matériels de transport et 35 % de l’hydrogène, activité qui marque le pas actuellement, notamment McPhy (lire notre article), qui va être liquidé avec l’espoir qu’une partie soit reprise. Des doutes existent sur le projet Isthy, à Morvillars (nos articles).
Les entreprises aidées
- H2SYS
- Faurecia
- Isthy
- M-plus
- Energiestro
- Ananke
- Couturier
- McPhy
- Purple Alternative Surface
- BH2M
- Mincatec
- Del-fil
- Isola composite
- Welp
- Gen-hy
- Cofa-Est
- MS-Innov
- Métalhom
Mais de nombreuses entreprises aidées par le fonds se développent correctement : M-Plus, Isola Composite, Purple, BH2M, qui a produit un stator d’alternateur de barrage hydro-électrique (lire notre article), ou encore Energiestro… « J’ai une admiration éperdue pour ces dirigeants », confie Guy Maugis, saluant le travail de ces entrepreneurs intégrés dans leur territoire, mesurés dans leurs investissements.
Maugis, « un apport essentiel »
« Ce fut un apport essentiel, pour lancer notre démarche de diversification », confie François Cortinovis, le dirigeant du groupe M-Plus, à Lachapelle-sous-Rougemont. Lorsqu’il sollicite le fonds Maugis, le groupe travaille à 100 % pour l’énergie avec un client clé : General Electric. Depuis, 20 % de son chiffre d’affaires, qui s’établit à 49 millions d’euros, est réalisé dans le secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense. Le fonds Maugis permet à la société de se structurer pour répondre à de nouvelles exigences techniques, tout en menant une croissance externe, en acquérant par exemple Domaero, à Issoire (Puy-de-Dôme). Aujourd’hui, la société est fournisseur d’Ariane 6, de Safran, participe au programme Rafale de Dassault et réalise des pièces du circuit de refroidissement des centrales nucléaires.
Toutefois, l’année 2025 n’est pas simple. « Il y a un tassement », observe François Cortinovis. Mais l’obtention du fonds Maugis permet de passer cette crise, il en est certain. Ils sont mieux armés et mieux structurés. Il s’appuie sur « une dynamique ».
Le groupe compte 350 salariés ; depuis deux ans, il est devenu un ETI, une entreprise de taille intermédiaire.
La méthode
Les dossiers sont d’abord étudiés par un comité stratégique, composé notamment de personnalités politiques locales et présidé par Guy Maugis. S’ils sont pré-sélectionnés, les dossiers sont évalués par un comité de gestion, composé d’Ulrike Steinhorst, Martine Viallet et de Monsieur Bernard Streit, industriel local, ancien dirigeant de Delfingen, à Anteuil.Les dossiers sont alors étudiés dans le détail (solvabilité, business plan, marchés…). Le dispositif est géré par Pristine, société de gestion et fiduciaire, et les dossiers sont évalués par PricewaterhouseCoopers (PwC). « Le Fonds de Revitalisation Industrielle a pour mission d’accompagner des entreprises industrielles et innovantes permettant d’aider des filières industrielles d’avenir à se déployer. Son objectif premier est d’aider des projets permettant la création ou le maintien d’emplois pérennes s’appuyant notamment sur les compétences du bassin de Belfort Montbéliard », rappelait, à ce titre, le fonds Maugis en 2023.