Moins d'élèves
L’école supérieure des technologies et des affaires (Esta) enregistre 400 étudiants en cette rentrée 2023, légèrement moins que l’an dernier ; près de 100 nouveaux élèves ont intégré l’école. « Nous sommes dans un creux démographique, avec une baisse du nombre d’élèves en Terminale », explique Laure Viellard, directrice de l’établissement d’enseignement supérieur, dont le label Eespig, qui rassemble les établissements privés d’enseignement supérieur, à but non lucratif et signataires d’un contrat avec l’État, a été reconduit jusqu’en 2028 après un audit. Ce label assure un contrat avec l’État et ouvre le droit à des subventions.
Cette baisse des effectifs touche toutes les écoles, rassure la directrice. À la rentrée 2022, 2,93 millions d’étudiants étaient inscrits dans l’enseignement supérieur. Une donnée alors en baisse de 1,5 % par rapport à 2021. C’était la première fois depuis 2007. La dynamique se poursuit ; ces dernières années, l’Esta avait connu une forte croissance. En 2020, il n’y avait que 330 élèves à la rentrée.
L’école en chiffres
- 24 salariés
- Environ 80 vacataires
- 3 spécialités (une 4e est programmée pour 2024)
- 3 voies d’admission
- 3 millions d’euros de budget
Par ailleurs, le recrutement de l’école à partir de la 3e année avec des étudiants détenteur d’un Bac +2 est fragilisé par la mise en place du bachelor universitaire de technologie (BUT), un diplôme Bac +3 qui remplace le DUT, de niveau bac + 2. Les étudiants qui venaient après un bac + 2 à l’Esta viendront peut-être aussi après l’obtention de leur BUT, mais leur parcours à l’école sera de deux ans et non de trois. Un nouveau programme, totalement en apprentissage, pour les élèves de 4e et 5e année, a permis de recruter 30 nouveaux étudiants, apprécie Laure Viellard, « limitant » le repli des inscriptions. L’école va ouvrir une 4e spécialité (après industrie 4.0, Chem-bio tech, et transformation digitale) à la rentrée 2024. Le projet sera présenté à l’automne. Il s’inscrira dans les enjeux de la transition environnementale.
9e rentrée militaire
41 élèves de l’Esta ont participé la semaine dernière à une préparation militaire découverte (PMD), à l’occasion de la semaine de rentrée. C’était la 9e édition. L’opération est menée en partenariat avec le 1er régiment d’artillerie de Bourogne. « C’était très bien », confirme Laure Viellard, toujours aussi convaincue du dispositif. « Les parents sont dithyrambiques », poursuit-elle. Chaque année, elle espère qu’environ 10 % des étudiants deviennent ensuite réservistes ; l’école, partenaire de la Défense, est particulièrement engagée dans la promotion de la réserve citoyenne (lire notre article). Elle réfléchit à d’autres dispositifs pour poursuivre ces liens avec l’armée.
Bientôt un nouveau hall
Les bureaux de la partie administrative de l’école ont été refaits cet été. Après la construction d’un amphithéâtre (lire notre article), de la réfection du rez-de-chaussée avec de nouveaux espaces pédagogiques, de la mise en place d’un incubateur (lire notre article), ou encore la mise en place de l’Esta fab’ (lire notre article), l’école poursuit sa mue. À l’été 2024, le hall d’entrée de l’Esta sera totalement revu ; il avait été dégradé par l’épisode de grêle de juin 2022. Un accord a été trouvé avec le propriétaire des bâtiments, la chambre de commerce et d’industrie (CCI).
Cet important chantier revêt déjà un intérêt de performance énergétique. Cet espace de 150 m2 n’est pas isolé. Aujourd’hui, il y fait extrêmement chaud l’été et froid l’hiver ; surtout, la chaleur des autres pièces de l’école s’échappe par ce lieu, entraînant une surconsommation. « Nous travaillons sur les matériaux et un free cooling », indique Laure Viellard, qui ne veut pas installer de climatisation. Des gradins et un écran seront installés, des espaces seront aménagés pour susciter les échanges, organiser des conférences ou permettre du travail en groupe. Le projet est budgété à hauteur de 540 000 euros ; une subvention de 200 000 euros a été confirmée par la préfecture de région Bourgogne-Franche-Comté. L’architecture sera définie en collaboration avec l’architecte des Bâtiments de France.
Palmes académiques
Laure Viellard a été nommée au grade de chevalier dans l’ordre des palmes académiques, en juillet 2023. Une distinction prestigieuse. Elles ont été instituées par Napoléon Ier, en 1808. « Ça représente la reconnaissance de tout le travail mené depuis 15 ans », confie la directrice, honorée. « Je ne m’y attendais pas », ajoute-t-elle. Elle dirige l’Esta depuis 5 ans et a replacé l’école dans le paysage belfortain après quelques années délicates. Elle s’est aussi investie à l’échelle nationale, en intégrant la fédération des établissements d’enseignement supérieur d’intérêt collectif (Fesic), une fédération des écoles supérieures d’ingénieurs et de cadres, où l’on retrouve aussi l’Essec, l’Edhec ou encore l’Essca.