Premier coup de pelle en présence des élus, ce mercredi 12 mars, pour la future SPA de Danjoutin. Dans les tuyaux depuis plusieurs années, le projet vient d’être officiellement lancé avec le début des travaux. Pourquoi ce déménagement ? En 2017, la direction départementale des services vétérinaires a contrôlé les locaux de la SPA belfortaine et pointé une vétusté qui ne permettait plus l’accueil des animaux. Les box pour chiens étaient trop étroits, l’espace pour les chats également. L’agencement général était également critiqué : mauvais écoulement des eaux, cuisine éloignée, difficulté d’assurer la propreté des lieux, proximité avec le voisinage. Face à cette situation, la mairie, propriétaire de la fourrière, et le syndicat intercommunal ont décidé de relocaliser la SPA plutôt que d’entreprendre des travaux sur site. Le lieu-dit Le Grand Bois, à Danjoutin, a été sélectionné. Depuis, la Ville de Belfort, le Grand Belfort, le conseil départemental et l’État ont apporté des financements conséquents pour la réalisation du projet.
Après plusieurs années de recherche, un terrain de 10 000 m2 a été acquis à Danjoutin, à la jonction de Bavilliers et d’Andelnans. Un emplacement qui a suscité l’opposition d’un collectif d’habitants du hameau de Froideval, qui a déposé un recours devant le tribunal administratif (lire ici). Celui-ci a finalement été débouté (lire par ailleurs). « Je veux dire à ce collectif que la porte de mon bureau est toujours ouverte pour continuer d’améliorer ce beau projet », déclare Damien Meslot, président du Grand Belfort, ce 12 mars.
Infirmerie, espace extérieur et insonorisation
À quoi va ressembler le projet ? Deux bâtiments vont en fait être construits : un refuge de 1 226 m2 et une fourrière de 376 m2. Le refuge pourra accueillir jusqu’à 49 chiens, dont 10 de grande taille, ainsi que 100 chats et d’autres petits animaux comme des lapins ou des serpents. La fourrière, quant à elle, disposera de places pour 12 chiens et 34 chats.
Chaque bâtiment comprendra une infirmerie. Les boxes insonorisés offriront une zone de repos pour protéger les animaux des fortes chaleurs. Côté écologie, les bâtiments seront chauffés grâce à une chaufferie au bois et les eaux pluviales seront récupérées.
L’espace extérieur sera également pensé pour le bien-être des animaux. Trois grandes aires de jeux de 1 000 m2 chacune seront aménagées à l’arrière du refuge. Quatre petits enclos permettront les premières rencontres entre adoptants et animaux. Un parking de 26 places complétera l’ensemble.
L’investissement total s’élève à 5,4 millions d’euros, financé à hauteur de 4,2 millions par le Grand Belfort et 1,4 million par le Sifou. Le conseil départemental apporte une aide de 700 000 euros, la région 340 000 euros et la ville de Belfort 350 000 euros. Les travaux devraient durer douze mois, avec une ouverture prévue au printemps 2026.
Un nouveau refuge pour les animaux, mais qui en aura la charge ?
À Belfort, le refuge est géré par l’association locale L’Arche de Noé, qui emploie sept salariés (dont 4,5 équivalents temps plein). L’association est indépendante et ne dépend pas de la SPA. Lors de l’annonce des travaux, la présence de Guillaume Sanchez, directeur national de la SPA a soulevé des interrogations.
En présence des journalistes, Guillaume Sanchez a affirmé que la SPA nationale « se portera candidate » pour gérer le futur refuge, alors que le Grand Belfort prévoit de lancer un appel à manifestation d’intérêt. « Nous serions très heureux de travailler avec vous », lance le directeur de la SPA à l’association l’Arche de Noé. Des cartes sont échangées pour convenir d’un rendez-vous. Le maire les encourage à travailler ensemble.
Derrière cette situation, ce sont des inquiétudes qui remontent au mois d’octobre 2023 (lire ici). À cette date, le Grand Belfort avait proposé à l’association gérante d’investir un tiers de la somme pour devenir propriétaire de la structure, une charge financière bien trop lourde pour elle. Après l’annonce d’un budget à 4,5 millions, l’association s’était entièrement retirée, expliquant ne pas pouvoir s’impliquer dans le chantier.
Déjà il y a un an et demi, des craintes étaient soulevées sur les emplois. L’association craignait de perdre les autorisations d’exploitation de la SPA. « Le projet se fera avec ou sans nous. Cela nous tracasse, car nous aimons les animaux et on veut pouvoir continuer à les aider », confiait Elvina Bermont, directrice du refuge, en octobre 2023. Par téléphone, le maire avait affirmé que des solutions seraient trouvées, ensemble.
Aujourd’hui, toutes les propositions de reprise seront étudiées « dans le cadre juridique », précise à l’association Damien Meslot, ce 12 mars lors de la pose de la première pierre.
