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Belfort : au 35e RI, l’affaire des contenus néonazis “interroge”

Une enquête est en cours au 35e RI après la diffusion de contenus néonazis par de jeunes recrues, sur les réseaux sociaux. | ©Le Trois – archives
Analyse
Une enquête journalistique a démontré la publication de contenus rattachés à l’idéologie néonazie sur les réseaux sociaux, par deux jeunes recrues du 35e régiment d’infanterie de Belfort. Une enquête est en cours et des sanctions sont attendues. Cette situation « interroge » le commandement, qui veut comprendre avant de juger. Car cette situation questionne le recrutement, l’accompagnement des jeunes recrues, mais aussi la détection de ces comportements.

Les faits « sont strictement incontestables », valide le lieutenant-colonel Mathieu Pochard, qui assure la suppléance du commandement du 35e régiment d’infanterie, alors que l’actuel chef de corps commande le bataillon international de l’Otan, en Roumanie (lire notre article). L’officier de l’armée de terre reconnaît aussi « le sérieux » de l’enquête du journaliste de Streetpress, qui présente les publications de deux jeunes recrues du 35e régiment d’infanterie de Belfort (lire notre article), qui se rattachent à l’idéologie néonazie. « On voit clairement [sur les images] des symboles rattachés à l’idéologie du IIIe Reich », ajoute-t-il à l’occasion d’un point presse organisé au régiment, ce jeudi après-midi. Et de citer, par exemple, des Totenkopf, tête de mort insigne de la SS, sous l’Allemagne nazie. D’évoquer, également, des slogans suprémationnistes blancs. Reçus ce mercredi après-midi par le lieutenant-colonel, les deux hommes ne nient pas la publication de ces posts. Ils ont moins de 20 ans et ont été recrutés en décembre 2022.

Les deux militaires ont enfreint l’obligation de réserve des militaires. L’un d’eux, en diffusant un post précisant que le 35e régiment d’infanterie était le plus nazi au monde, porte également atteinte à l’image et à la crédibilité de l’armée et de l’unité. Décrire le 35e régiment d’infanterie comme cela est « aberrant », relève le lieutenant-colonel. 35 % des soldats du régiment sont nés hors de métropole replace-t-il. Si ces idéologies avaient leur place à la caserne, aucune confiance ne serait accordée au commandement et mettrait à mal la solidarité nécessaire entre Gaillards explique-t-il.

Le caractère diffamatoire du propos se pose et peut entraîner une procédure pénale, extérieure aux mesures internes à l’armée. « L’institution se pose la question de savoir si elle porte plainte », convient l’officier supérieur. Sollicitée dès mercredi à ce sujet, la délégation à l’information et à la communication de la défense (Dicod) du ministère des Armées n’est toujours pas revenus vers nous. De toute évidence, compte tenu de la gravité des faits, les sanctions seront lourdes conviennent plusieurs interlocuteurs. Et la décision sera prise au niveau, au moins, du chef d’état-major de l’armée de terre.

Vigilance

Toutefois, l’officier appelle à la mesure, notamment « sur l’amalgame » fait entre les deux hommes. L’appartenance du second soldat au groupuscule violent d’ultra droite bisontin Vandal Besak n’est pas certain, au regard des premiers éléments de l’enquête. Ce qui ressort des premiers échanges, ce sont des hommes encore très jeunes, immatures et « probablement très influençables ». Avec le second qui a suivi le premier. L’officier n’est pas certain non plus que ces jeunes recrues comprennent vraiment bien les actions qu’ont fait les Nazis et à quoi renvoie l’idéologie. Tout en soulignant que leurs actes ne peuvent pas être « tolérés ». Il se demande aussi ce qui leur a plu dans ces mouvements, alors qu’ils étaient déjà engagés dans l’armée. Que leur a-t-il manqué au régiment ? La sanction disciplinaire qui les attend ne permettra pas non plus d’essayer de les recadrer. Compte tenu de la gravité, la radiation se profile.

Aucun signal n’avait été remonté à la hiérarchie militaire concernant ces deux individus, qui viennent d’intégrer leurs unités. « Il n’y avait pas de raison de les suivre et de s’interroger », note l’officier, qui convient que cette enquête « invite à mieux faire ». Aujourd’hui, au recrutement, une recherche basique de la direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) sonde les recrues avant de délivrer une autorisation pour les intégrer. Là, rien à signaler pour les deux hommes. Ensuite, en fonction des postes occupés, du niveau d’accès à des données classifiées, la recherche s’intensifie. 

Cette direction du renseignement est aussi en lien régulier avec les unités des armées, pour surveiller des soldats qui seraient sympathisants de l’ultra droite, de l’ultra gauche ou islamistes. S’il peut y avoir des doutes vis-à-vis d’individus, agir n’est pas toujours possible, car l’identification n’est pas simple, notamment si les individus recourent à des pseudonymes sur les réseaux sociaux et qu’aucun lien n’est fait avec l’armée. Dans ce cas, les chefs de section sont invités à être extrêmement vigilants. Chaque année, les nouvelles recrues sont aussi sensibilisées aux dangers des réseaux sociaux, au rôle de l’armée et à son devoir de neutralité.

Cette situation « qui nuit à la cohésion et à la solidarité » du régiment écorne aussi l’institution. Et peut avoir des conséquences importantes, notamment sur le recrutement, déjà difficile. Alors qu’auparavant, le régiment pouvait incorporer cinq nouvelles classes de 40 recrues par an, aujourd’hui, les classes atteignent plutôt la trentaine. Et ce genre d’information peut aussi être utilisées « par nos adversaires », replace le lieutenant-colonel Mathieu Pochard.

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