Le Trois –

General Electric : une nouvelle perquisition menée à Belfort

Marie-Guite Dufay a écrit au ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour lui demander d'intervenir face à la demande de GE de baisser les prix de 20%.
Site de l'entité turbines à gaz de General Electric, à Belfort, avenue du Maréchal-Juin. | ©Le Trois – Thibault Quartier
Alerte

Une nouvelle perquisition est menée ce mardi 29 août dans les locaux de l'entité turbines à gaz de General Electric, à Belfort et Bourogne. Elles sont diligentées par le parquet national financier, confirme-t-il au Trois. Elles sont menées "dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte du chef de blanchiment aggravé de fraude fiscale".

Une nouvelle perquisition a été organisée ce mardi 29 août, dans les locaux de l’entité turbines à gaz de General Electric, à Belfort. « La société fait l’objet d’une perquisition menée par des officiers de police judiciaire », peut-on lire dans un mail de la direction adressé aux salariés, que Le Trois a pu consulter, envoyé à 13h45. Les perquisitions sont diligentées par le parquet national financier (PNF), “dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte du chef de blanchiment aggravé de fraude fiscale”, indique l’institution judiciaire au Trois.

Selon des témoins, la police est arrivée en début de matinée. C’est le site TE05 qui est perquisitionné, avenue du Maréchal-Juin, à Belfort. L’usine de Bourogne est aussi concernée ; on y fabrique des aubes et des rotors de turbines, qui sont ensuite assemblées à Belfort. Les deux sites sont distants d’une quinzaine de kilomètres.

« Ces officiers vont se déplacer dans les bureaux de la société, ce qui est habituel dans le cadre d’une enquête », ajoute le mail de la direction. « Nous vous remercions de les laisser mener leur enquête », complète le document.

Le 15 décembre 2022, une perquisition avait déjà été menée à Belfort (lire notre article). Elle était diligentée dans le même cadre. Elles avaient été réalisées par le Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF). Selon nos informations, d’autres perquisitions ont été menées au mois de juillet, sur des sites parisiens de l’entreprise, notamment auprès de responsables fiscaux de cette entité de General Electric.

Le site de General Electric turbines gaz, à Bourogne, dans le Territoire de Belfort. | ©Le Trois – Thibault Quartier

Minoration artificielle des bénéfices selon les syndicats

Le 30 mai 2022, les syndicats Sud Industrie et CFE-CGC ont saisi le parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, faux et usage de faux et recel (lire notre article). “Ça montre que l’enquête avance”, estiment Alexis Sesmat, de Sud Industrie, et Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC. “Ils savent où chercher”, ajoutent-ils. Les syndicats espèrent que cela devienne un cas d’école et que cela “dissuade” les entreprises de faire de l’évasion fiscale. “Ces investigations montrent que ce n’est pas une fatalité et que l’on a les moyens de lutter contre l’évasion fiscale”, observe Alexis Sesmat. “L’enquête en cours fait suite à plusieurs rapports d’expertise, fruit de nombreuses
années de travail d’investigation et d’analyse de l’intersyndicale sur les mécanismes de
prix de transfert frauduleux mis en place par le groupe”,
note l’intersyndicale dans un communiqué de presse, adressé ce mardi, en début de soirée.

Depuis le rachat de l’usine de turbines de Belfort à Alstom en 2015, la multinationale américaine a fait partir plus de 500 millions d’euros du site de GE à Belfort vers la Suisse et l’État américain du Delaware où la fiscalité est plus avantageuse, selon les syndicats et leur avocate, Me Eva Joly. “Nous avons démontré que sur la période 2016-2019, il y a eu une minoration artificielle (des bénéfices du site de Belfort) de 555 millions d’euros”, avait souligné l’avocate en mai 2022, ancienne députée européenne et ancienne juge d’instruction spécialisée dans la lutte contre la corruption. Cette opération est obtenue grâce à un montage financier faisant de l’usine de Belfort une simple “unité de fabrication sous contrat” ou “prestataire” de filiales suisses de GE. “Ce déficit artificiel a permis à GE de justifier la modération salariale, la baisse des investissements, la suppression de 800 emplois ramenée à 500 grâce au combat syndical en 2019 et la délocalisation en Hongrie et en Inde… conduisant à la dégradation notable des conditions de travail et une incertitude constante sur notre avenir”, replacent aussi les syndicats dans le communiqué.

Dans un communiqué, General Electric indique, après avoir été sollicité : « Aujourd’hui 29 août 2023, GE fait l’objet d’une perquisition menée par des officiers de police judiciaire. GE  coopère pleinement avec les autorités.  GE respecte les lois dans tous les pays où l’entreprise exerce ses activités. »

Les syndicats relèvent que l’enquête semble aller plus vite que celle de McDonald’s. “Après 5 ans d’enquête, McDonald’s a négocié une amende de 1,25 milliard d’euros pour éviter les poursuites pénales en mai 2022”, rappellent-ils.

Nos derniers articles

Les conifères, bien plus que de simples arbres de Noël !

L’agence régionale de la biodiversité Bourgogne-Franche-Comté encourage les multiples actions de préservation des milieux, des espèces et de leurs interactions... En 2024, l’observatoire régional de la biodiversité fait état de 1 978 espèces menacées : au moins 10% des espèces recensées en région. L’agence vous donne des pistes pour mieux comprendre notre lien à la nature et devenir ensemble des acteurs de sa préservation. En cette période, rencontre de notre bon sapin !

Le FC Sochaux et sa ferveur historique

L'association Sociochaux a participé au sauvetage du FCSM durant l'été 2023. Les 11000 socios sont le témoin de la ferveur populaire qui entoure le club. Cet engouement possède des fondations très anciennes qui se perdent dans les premières années du club. Quelques éléments vont faire du club maillot bouton d'or et bleu une institution populaire et attachée à son territoire. Retour sur les premiers pas des Lionceaux.

Tué par erreur : jusqu’à 30 ans de prison au procès de Besançon

Leur jeune victime, Houcine Hakkar, avait été tuée par erreur en 2020 à Besançon: deux trafiquants de stupéfiants ont été condamnés vendredi à 30 ans d'emprisonnement, le troisième à 25 ans.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

PUB

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts