Les syndicats CFE-CGC et Sud Industrie, de l’entité turbines à gaz de General Electric, mettent en demeure l’État français pour faire appliquer les accords de 2014, signés lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, ont-ils annoncé ce vendredi midi lors d’une visio-conférence de presse.
Les syndicats CFE-CGC et Sud Industrie, de l’entité turbines à gaz de General Electric, mettent en demeure l’État français pour faire appliquer les accords de 2014, signés lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, ont-ils annoncé ce vendredi midi lors d’une visio-conférence de presse.– mis à jour le 7 avril 2021, avec la mise à jour de la date d’échéance de la mise en demeure.
7 ans après les accords de 2014, consécutifs au rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric, le compte n’y est pas pour les syndicats CFE-CGC et Sud Industrie, deux syndicats de l’entité turbines à gaz. “Emmanuel Macron a organisé un mariage”, rappelle Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC. “Aujourd’hui, Alstom est une mariée trompée, battue et mourante, image-t-il, avant de suggérer : On demande qu’il organise le divorce pour faute.” Selon le leader syndical, “General Electric n’a pas respecté le contrat de mariage”. Les syndicats pointent, entre autres choses, que Belfort ne soit pas identifié comme un quartier général mondial des turbines à gaz 50 Hz. Ce qu’il a été. À l’automne 2019, les syndicats s’étaient engagés à retirer leur menace de recours judiciaire pour mettre fin au conflit social ; ils reprennent leur liberté car rien n’avance selon eux.
La CFE-CGC et Sud Industrie ne mettent pas en doute les “moyens déployés” par l’État pour obtenir le respect des engagement, mais ils déplorent l’absence de résultats. “Les réactions de l’État sont des courriers, déplore Alexis Sesmat, de Sud Industrie. Cela reste des incantations.” “Avec General Electric, il n’y a que le rapport de force qui marche”, ajoute-t-il. En créant un rapport de force, les deux syndicats souhaitent s’inviter à la table des négociations et imaginer le futur industriel et énergétique de demain. “L’État doit montrer l’exemple et reconstruire un champion mondial à Belfort de l’énergie, insiste Philippe Petitcolin. Belfort à tous les atouts pour répondre aux défis de la transition écologique.” Selon eux, c’est d’autant plus vrai dans ce contexte de crise sanitaire où l’on évoque l’importance de la réindustrialisation.
Mise en demeure au 7 mai
General Electric a bien répondu aux deux syndicats, cette semaine, comme le révélait Le Trois. Mais « le compte n’y est pas », soufflent-ils. “General Electric n’a pas la volonté de développer Belfort”, insiste Alexis Sesmat. Cette vérité est aussi valable à Villeurbanne, à Nantes, en Belgique, en Allemagne et dans tous les pays européens où est engagé General Electric. Le géant américain se désengage de l’Europe et n’investit plus. Le comité de groupe Europe l’a fait savoir dans une communication commune à tous les pays et à tous les représentants du personnel. Il imagine même son avenir sans General Electric (notre article). Une pétition a même été lancée pour reprendre en main le destin énergétique de l’Europe (notre article). « La stratégie américaine est de rendre la France et l’Europe dépendantes des États-Unis », explique Alexis Sesmat.
Le but de cette mise en demeure est de peser dans une négociation, notamment une négociation autour du rachat de la branche nucléaire. Et la CFE-CGC et Sud Industrie d’insister sur la nécessité d’envisager le rachat d’un périmètre large de l’activité et non pas seulement l’équipement Arabelle.
La mise en demeure de l’État courre jusqu’au 7 mai 2021. En parallèle de cette démarche, les deux syndicats déposent un recours contre General Electric, pour faire respecter, cette fois-ci, les accords de 2019 (notre article). “Les salariés ne veulent plus de ces délinquants”, tance Philippe Petitcolin, qui délocalisent les emplois et les bénéfices. Cette situation belfortaine est similaire ailleurs en France et en Europe rappelle les deux syndicats.