Au printemps 2023, le ministre des Armées Sébastien Lecornu avait annoncé, depuis Bourogne, d’importants investissements pour le 1er régiment d’artillerie (1er RA) ; 70 millions d’euros étaient sur la table, sur 7 ans. Près de deux ans après, le régiment va réceptionner deux des six bâtiments inscrits dans ce plan d’investissements, qui se décline nationalement. Dans le Grand Est, treize nouveaux bâtiment sont au programme d’investissements, répartis dans dix sites, représentant une capacité de 1 117 lits.
Les premiers terrassements ont débuté à Bourogne à l’été 2023. Les nouveaux bâtiments accueilleront des bureaux et des salles de cours d’une part et, d’autres part, de l’hébergement pour les fusiliers du Roy, surnom des militaires du 1er RA, pour une capacité de 526 lits. Puits climatiques, performances énergétiques de l’enveloppe des bâtiments ou encore panneaux solaires ont été installés. Et les promoteurs du projet envisagent d’utiliser le surplus de production électrique des nouveaux bâtiments pour alimenter les autres sites du régiment. La seconde tranche de livraison est programmée cet été. Et les travaux de la dernière tranche, avec les deux derniers bâtiments, débutent en ce début d’année 2025, permettant une livraison finale en 2026. Les anciens bâtiments, qui ont plus d’un demi-siècle, seront détruits.

De nouvelles missions
Le régiment poursuit, par ailleurs, l’aménagement le camp des Fougerais, a annoncé lors de ses vœux, ce vendredi 10 janvier, le colonel Arnaud Debas, chef de corps du 1er RA, « pour en faire un complexe haute intensité de plus en plus performant ». En 2024, le régiment a inauguré la voie Royal, une voie d’escalade aménagée sur le château d’eau du régiment (lire notre article). L’officier supérieur a aussi évoqué l’aménagement du simulateur de tirs durci, dont les conditions sont plus proches du terrain. Un partenariat est en cours de signature avec l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), pour améliorer les outils d’entraînement et proposer des éléments « que l’on ne trouve nulle part ailleurs », a-t-il indiqué. Autant d’éléments pour que les militaires du 1er RA soient prêts à s’engager « dans des opérations d’envergure », confirme le colonel. Alors que le contexte international est à la tension. Que la « dialectique » guerrière est fortement présente confirme-t-il.
D’importants exercices sont programmés cette année, dans le cadre de la création de la 19e brigade d’artillerie (à découvrir ici), dans laquelle est intégré le 1er RA ; cette brigade s’inscrit dans le nouveau Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR), « doit accroître la capacité de l’armée de Terre de combat à détecter, façonner et neutraliser l’adversaire, dans la profondeur du territoire ennemi », comme l’explique le ministère des Armées. Le régiment expérimentera de nouvelles méthodes, notamment son détachement d’acquisition dans la profondeur (DAP), qui doit permettre de favoriser la détection de cible à forte valeur ajoutée et de raccourcir le temps entre l’identification d’une cible et le déclenchement du feu.
Des industriels ont, par ailleurs, été accueillis à Bourogne récemment pour travailler sur le remplaçant du lance-roquette unitaire (lire notre article), dont le régiment est le seul à avoir en France. Leur arrivée est envisagée en 2030.