Hugo Guéritaine
« S’élever par l’effort : tout le monde connaît cette maxime. » Le colonel Matthieu Debas, chef du 1er régiment d’artillerie (1er RA) de Bourogne s’adresse à ses troupes, en rang, face à lui. Dans son dos, le château d’eau a changé. L’un des plus hauts murs d’escalade de France vient d’être installé et est inauguré ce mardi 9 juillet. Il monte jusqu’à 25 mètres au-dessus du sol, soit jusqu’à la limite de la réserve du château d’eau. « Pour placer les prises, il a fallu percer. On ne pouvait le faire dans la réserve. Alors, il a fallu trouver une solution pour atteindre le haut du château d’eau », explique Pascal Etienne, le dirigeant de l’entreprise Espace Vertical Sport, qui s’est chargée de la pose de la voie d’escalade.
Pour gravir les derniers mètres, c’est un filet qui est attaché. Une fois arrivé en haut, il faut sonner la cloche pour valider sa montée. Cette piste (le mur d’escalade et le filet), haute de 37 mètres, a été baptisée la « Voie royale », en référence à l’histoire du régiment. « Il a été créé en 1671 par Louis XIV. C’est le plus vieux régiment d’artillerie d’Europe », retrace le lieutenant Timothée, officier communication du régiment.
« Repousser ses limites »
L’installation de ce mur d’escalade est une volonté du colonel Matthieu Debas. « C’est pour tester le degré d’engagement physique et mental, s’exercer à repousser ses limites. Chaque Fusilier du Roy (surnom des membres du régiment, NDLR) est attendu devant cette Voie royale, exprime-t-il, juste après avoir grimpé le mur devant tous, pour montrer l’exemple. Les deux voies ne sont pas forcément techniques, mais elles sont hautes. Il faut dominer l’appréhension du vide. » Il aura fallu environ sept minutes au colonel pour monter et descendre la Voie royale. « Que ce soit [d’arriver] à la première fenêtre, à la deuxième ou tout haut, l’essentiel, c’est d’avoir essayé », déclare-t-il à ses troupes, avant de faire fermer le ban et de rompre les rangs.
Surnommé Royal Artillerie, le 1er RA est unique en France (lire notre article), notamment car il est le seul à détenir des LRU, les lance-roquettes unitaires (lire notre article) ; une réflexion est engagée par l’état-major pour renouveler cette arme au tournant de la décennie. Ces armes ont une portée de tir atteignant 80 km avec une précision métrique de cinq mètres. Ces blindés chenillés ont notamment été livrés en Ukraine (lire notre article).
De nouveaux locaux en 2025
Depuis la venue, en avril 2023, à Bourogne ,du ministre des Armées Sébastien Lecornu, les annonces faites ont avancé (lire notre article). La construction de nouveaux bâtiments de vie est prévue en 2025. « Les bâtiments actuels datent des années 1970 ; ils deviennent vétustes. Des espaces de vie plus confortables vont arriver. Ça s’inscrit dans la politique de l’armée de terre pour plus recruter et fidéliser », détaille le lieutenant Timothée.