Même si la direction de l’usine Stellantis de Sochaux a annoncé une bonne nouvelle (lire notre article), ce jeudi, lors du comité social et économique (CSE) du mois de septembre, la tension ne retombe pas. Les syndicats ressortent très mitigés des propositions de la direction pour sauvegarder le pouvoir d’achat des salariés ; des débrayages ont été menés ce mercredi dans plusieurs usines de France (lire notre article). Les annonces « ne sont pas à la hauteur des enjeux », tance la CFE-CGC, dans un communiqué de presse adressé aux rédactions ce jeudi.
Mais certains syndicats, dont la CFE-CGC, n’ont pas apprécié la manière de communiquer de la direction. « La désastreuse communication associée, elle dépasse l’entendement », critique Christelle Toillon, déléguée syndicale de la CFE-CGC. « Voulant clairement privilégier la communication externe, en communiquant largement vers les médias sur le chiffre trompeur de 1400 euros, la Direction accentue la grogne et la démotivation des salariés », ajoute-t-elle (lire notre article).
"Partager équitablement les richesses de l’entreprise"
Stellantis va verser 1 000 euros de « prime de partage de la valeur » à ses salariés gagnant jusqu’à deux fois le Smic, soit 60 % des effectifs, intérimaires compris. Ceux touchant plus de deux fois le Smic recevront 500 euros. Tous les salariés auront aussi la possibilité de monétiser jusqu’à 3 jours de RTT, soit 400 euros en moyenne pour un ouvrier et 600 euros pour un cadre rappelle l’agence de presse, ce jeudi. C’est ainsi que la direction obtient le 1 400 euros : 1 000 euros qui concerne 60 % des salariés et la monétisation de 3 jours de RTT qui représente 400 euros en moyenne pour un ouvrier. Ce n’est donc pas une prime de 1 400 euros supplémentaire.
Le syndicat met en résonance ces primes avec les bénéfices records du groupe au premier semestre, annoncés récemment. « Après les annonces d’un bénéfice semestriel de 8 milliards, représentant 30 000 euros par salariés « Monde » et le rachat des actions Stellantis à GM avec une partie de la trésorerie du Groupe pour la coquette somme d’un milliard d’euros, soit plus de 3500 euros par salariés « Monde », l’annonce des montants de la prime de « non-partage » de la valeur a provoqué la stupéfaction », replace le syndicat catégoriel.
Il termine en demandant une hausse des salaires, comme les autres syndicats. « Il est urgent de partager équitablement les richesses de l’entreprise », rappelle Christelle Toillon. Les négociations annuelles vont s’ouvrir dès le mois de décembre a confirmé la direction de Stellantis, mardi.