Lundi soir, les salariés de l’entité Hydro de Belfort de General Electric ont déposé auprès de la direction leur projet de reprise dans le cadre de la loi Florange. Ce mardi, ils étaient en grève, avant de lancer les échanges, ce mercredi, sur les mesures d’accompagnement. Le point.
Lundi soir, les salariés de l’entité Hydro de Belfort de General Electric ont déposé auprès de la direction leur projet de reprise dans le cadre de la loi Florange. Ce mardi, ils étaient en grève, avant de lancer les échanges, ce mercredi, sur les mesures d’accompagnement. Le point.
Les Hydros de Belfort imagine un projet de reprise de leur activité, alors que General Electric a décidé d’enterrer l’établissement belfortain (89 salariés), avec le nouveau plan de restructuration lancé au mois de septembre dans cette entité. Depuis le début de l’automne, des salariés planchent sur cette alternative, en parallèle du déroulement de la procédure du plan de sauvegarde de l’emploi.
Ce projet s’inscrit dans la dynamique de la loi Florange, approuvée en 2014. Tout employeur de plus de 1 000 salariés qui décide de fermer un établissement et de procéder à des licenciements économiques doit obligatoirement rechercher un repreneur. Les salariés peuvent aussi déposer un projet. L’entreprise se doit de donner accès à la documentation demandée, afin d’élaborer le projet de reprise. L’enjeu est notamment de récupérer des outils et de la documentation pour relancer une activité, imaginée autour d’une cinquantaine de personnes (le projet détaillé ici). General Electric voit cette idée comme la création d’un concurrent ; la réalité est peut-être plus subtile.
« Quoi qu’il arrive, cela se fera »
Selon nos informations, le business imaginé par le projet de reprise vise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires quand General Electric vise un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros dans son activité Hydro pour 2021. « La vision de concurrence ne tient pas », estime alors un salarié investi dans la définition de ce projet de reprise. Plusieurs voix croient même que la direction a « intérêt » à encourager ce projet, qui limiterait, par ricochet, l’ampleur du plan social chez GE Hydro à Belfort et donc son coût. Cela permettrait aussi de s’arranger en proposant une collaboration à GE afin de finir les projets en cours. « Quoi qu’il arrive, cela se fera », prévient cette même source. En clair, autant que cela se fasse en toute intelligence. Et de rappeler que les reclassements en interne sont très difficiles compte tenu des nombreux plans en cours dans les entités de General Electric.
Les salariés ont laissé jusqu’à mi-janvier à la direction pour revenir vers eux ; celle-ci n’a aucune obligation de répondre. Sollicitée, elle précise ne faire « aucun commentaire » sur le dispositif Florange.
Grève mardi
À côté de cette démarche, les représentants du personnel ont déposé une contre-proposition au plan social, il y a plusieurs semaines. Quelques jours après, la direction revenait vers eux, avec seulement 2 postes sauvés. Ce qui a eu le don d’énerver les salariés. « Ça ne répond pas à nos propositions et nous trouvons qu’elles ont été étudiées un peu rapidement », déplore l’intersyndicale, légèrement « énervée ». Comme réponse, elle a organisé ce mardi une nouvelle grève. 50 % des effectifs de Belfort étaient en grève (ils sont 89), mais aussi 23 personnes à Grenoble et 5 à Boulogne, deux autres sites Hydro de General Electric, selon des estimations fournies mardi soir.
L’occasion, également, de faire pression avant l’organisation, ce mercredi, d’une réunion centrée sur les mesures d’accompagnement, pas du tout satisfaisantes pour les représentants du personnel. Selon nos informations, il n’y a pas eu d’avancées ce mercredi sur ce dossier. Les mesures d’accompagnement sont encore « loin » de ce qui avait été proposé à Hydro Grenoble, lors du plan social de 2017-2018. « Nous mesurons l’inquiétude et l’incertitude engendrées par l’annonce de ce projet pour nos équipes et nous nous efforcerons au maximum de limiter l’impact social de la réorganisation envisagée”, a déclaré la direction de General Electric à ce sujet.