Cette liste des besoins en main-d’oeuvre, actualisée pour la première fois depuis 2021, devait initialement paraître en février. Son retard s’explique par les reports successifs liés à la mise en œuvre de la loi immigration votée en janvier 2024. Elle doit désormais être publiée chaque année par le ministère chargé du Travail et de l’Emploi, région par région, en concertation avec les partenaires sociaux.
Au-delà de son rôle de repère sur les besoins du marché du travail, ce document a une portée très politique. Il servira désormais de base aux préfets pour examiner les demandes de régularisation des travailleurs sans papiers. Il doit permettre aux travailleurs sans-papiers d’obtenir un titre de séjour s’ils justifient de douze mois de bulletins de salaire sur les deux dernières années et de trois ans de présence en France. Pour les employeurs, c’est aussi un levier de régularisation de salariés qu’ils peinent à remplacer. En cas d’embauche non déclarée d’une personne sans titre de séjour, ils risquent jusqu’à 30 000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement.
En Bourgogne-Franche-Comté, voici la déclinaison des métiers en tension recensés dans le document.
Métiers du soin, de l’aide à la personne et du nettoyage
Le secteur médico-social est particulièrement en tension. Les employeurs peinent à recruter des aides-soignant, des infirmiers ainsi que des aides à domicile et aides ménagères. Ces métiers sont essentiels pour accompagner le vieillissement de la population, notamment dans le Territoire de Belfort (voir ci dessous). À cela s’ajoute la difficulté à pourvoir les postes d’agents d’entretien de locaux et d’employés de maison, qui sont indispensables dans les structures collectives comme les écoles, hôpitaux ou maisons de retraite.
Hôtellerie, restauration et services de proximité
Ce secteur demeure structurellement en tension, avec une demande forte pour les aides de cuisine, apprentis cuisiniers et employés polyvalents de la restauration, les cuisiniers, les serveurs de cafés et restaurants, mais aussi les employés de l’hôtellerie. Ces métiers, souvent saisonniers et exigeants, souffrent d’un manque d’attractivité.
Bâtiment et travaux publics
Le bâtiment concentre un grand nombre de métiers en tension. Cela concerne aussi bien les ouvriers qualifiés comme les maçons ou les peintres et finisseurs, que les ouvriers non qualifiés du gros œuvre et du second œuvre. Les métiers de la métallurgie, de la serrurerie et du montage sont également touchés, de même que les métiers du traitement des déchets et de l’assainissement.
Industrie et production
Les besoins sont importants dans l’industrie agroalimentaire, les métiers de la soudure, de l’électricité et de l’électronique, ainsi que dans la mécanique. Les postes d’ouvriers qualifiés et non qualifiés de type industriel sont également difficiles à pourvoir, signe d’une tension forte sur les lignes de production. Les ouvriers en métallurgie, verre, céramique et matériaux de construction sont également peu nombreux.
Logistique, manutention et agriculture
Le transport et la logistique font partie des secteurs en pénurie de main-d’œuvre. Les ouvriers non qualifiés de l’emballage et de la manutention sont particulièrement recherchés. En parallèle, le secteur agricole manque cruellement d’agriculteurs salariés, de maraîchers et horticulteurs, ainsi que d’éleveurs salariés. On retrouve également dans la liste les viticulteurs et arboriculteurs salariés.
Enfin, d’autres métiers peinent à recruter comme les bouchers ou les agents de traitement thermique et de surface.
