Handicap et vieillissement : une accélération brutale
La prise en charge du handicap s’impose comme un défi croissant. En un an, le nombre de demandes d’aide déposées auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) a bondi de 24 % entre 2022 et 2023. Une hausse qui traduit une meilleure connaissance des dispositifs existants, mais surtout un besoin accru d’accompagnement, notamment dans un contexte de vieillissement de la population.
Jusqu’à présent, la part des plus de 80 ans progressait lentement dans le département (+1,6 % sur les cinq dernières années). Mais le Département entre dans une dynamique démographique de papy-boom. Les premières générations nées de cette période entrent désormais dans la tranche d’âge concernée par le défi de la dépendance. Et la dynamique s’accélère : d’ici 2029, leur nombre devrait croître de près de 10 %, et même de 25 % en dix ans. Ce basculement démographique va peser sur l’ensemble des politiques publiques, en particulier sur le financement de l’autonomie.
Avec un budget annuel de 43 millions d’euros, l’accompagnement des personnes âgées et en situation de handicap constitue déjà le premier poste de dépenses sociales du département. Et la demande de places en établissements spécialisés et de solutions de maintien à domicile va encore s’intensifier, demandant de réfléchir à de nouveaux investissements.
Protection de l’enfance : un système sous tension
Le nombre d’enfants signalés pour une situation de danger ne cesse d’augmenter. En 2024, plus de 1 000 informations préoccupantes devraient être reçues par les services départementaux. Au 30 octobre 2024, 695 enfants avaient fait l’objet d’une information préoccupante. Face à cette hausse, les structures d’accueil et de prise en charge atteignent leurs limites.
Pour répondre à cette saturation, plusieurs projets ont été lancés : une nouvelle Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS) à Belfort, dont l’avant-projet détaillé sera finalisé en 2025. Une pouponnière et un accueil de jour au parc de la Douce à Essert, avec un marché de maîtrise d’œuvre attribué dès 2025.Et une maison de la parentalité et de l’adoption, pour laquelle une réflexion est encore en cours.
L’objectif est de diversifier les formes de prise en charge, avec des solutions alternatives comme le placement à domicile ou en accueil familial, tout en augmentant les capacités d’hébergement en internat.
RSA : une inversion de tendance à surveiller
Depuis 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA était en recul. Mais cette dynamique s’est inversée en avril 2024. À la rentrée, 4 094 foyers étaient concernés, un chiffre quasi stable par rapport à 2023, mais qui pourrait repartir à la hausse.
Plusieurs indicateurs économiques inquiètent : un taux de chômage en hausse, atteignant 8,7 % au deuxième trimestre 2024 (+0,2 point). Un recul de 20,1 % des emplois intérimaires en un an, révélant un marché du travail plus instable. Cela « laisse présager une possible augmentation du nombre de foyer bénéficiaires du RSA », détaille le Département.
La baisse du nombre de bénéficiaires du RSA a permis de contenir l’enveloppe 2024 malgré la revalorisation de 4,6 % de l’allocation au 1er avril 2024. L’enveloppe RSA pour 2025 est estimée à 26,8 millions d’euros, intégrant une revalorisation de l’allocation de 1,6 % en avril.