Clara Janssen
10 millions d’euros. C’est l’investissement annuel moyen consacré par l’hôpital Nord-Franche-Comté (HNFC) pour renouveler ses équipements, lors des prochaines années, a annoncé Pascal Mathis, directeur général de l’établissement hospitalier, lors de ses voeux, le vendredi 26 janvier, à La Roselière, à Montbéliard.
En 2024, la modernisation du parc d’imagerie est mise en avant, avec l’ajout de trois scanners et de trois IRM (imagerie par résonance magnétique) pour 9,2 millions d’euros (lire notre article). En radiothérapie, 4,2 millions d’euros sont engagés pour le changement d’un accélérateur de particules ; ce sera opéré d’ici le mois de mars.
Attirer les futurs médecins
Au-delà de ces investissements d’équipement, l’établissement investit pour s’adapter aux enjeux de santé du territoire. Le nouveau projet médical de la cancérologie, qui a fait tant polémique ces dernières années (lire nos articles), sera engagé d’ici la fin de l’année, avec un objectif d’excellence dans la prise en charge, le maintien des équipements et les meilleures conditions de sécurité. 30 millions d’euros sont budgétisés pour le mener à bien.
«L’hôpital de jour de médecine de spécialité est en cours de reconfiguration», assure également Pascal Mathis ; il sera par la suite complété avec un hôpital de jour gériatrique. Par ailleurs, le site du Mittan de Montbéliard, connaîtra une implantation de 60 lits de médecine polyvalente gériatrique. 15 lits éphémères s’ajouteront en cas de période de tensions et de crise majeure.
L’hôpital Nord-Franche-Comté (HNFC), avec le soutien de l’agence régionale de santé (ARS), investit aussi dans un nouveau service complet comprenant au moins dix lits dentaires ; ce service doit participer à la formation des étudiants et des internes dentaires. Il s’inscrit dans la création d’une faculté dentaire par les deux CHU de la région. L’HNFC y prend donc toute sa place, en espérant qu’une partie de ces étudiants formés s’installent ensuite dans le territoire. Le calendrier prévoit une ouverture du service en septembre 2026, pour accueillir la première promotion d’internes, dans le cadre de leur 6e année d’études. Les travaux débutent fin 2024. « Nous manquons encore de médecins et d’infirmières, convient Pascal Mathis. Nous devons être offensif. » Ce futur service s’ajoute à l’institut de formation des métiers de la santé (lire nos articles), qui compte 800 étudiants.
Faire face au «papy-boom»
Un investissement majeur est également programmé au Chênois, à Bavilliers. 60 nouveaux lits de soins médicaux et de réadaptation, deux unités d’accueil de douze lits pour les patients souffrants de maladies neurodégénératives et vingt places d’hospitalisation seront ajoutés, pour répondre au «papy-boom», comme l’appelle Jean-Baptiste Andreoletti, le président de la commission médicale d’établissement. L’investissement s’élève à 18 millions d’euros. Fin 2026, le site disposera de 520 lits et places. Un programme d’investissement est aussi engagé pour l’Ehpad des 4 Saisons, à Delle. Le projet, de 16 millions d’euros, prévoit une reconstruction de l’Ehpad, qui comprendra 90 lits.
Ces investissements sont engagés dans une période de fortes tensions ; elles se multiplient à l’hôpital Nord Franche-Comté ces derniers mois (lire nos articles). Les données de l’établissement (lire ci-dessus) le «placent toujours largement en tête de tous les établissements de santé de la région Bourgogne-Franche-Comté après les deux CHU de Dijon et Besançon», replace le directeur. Celui-ci a finalement confirmé que le projet d’extension des urgences est désormais validé. Les études se poursuivent. Les travaux doivent débuter fin 2024. «Ils permettront de regrouper et d’étendre les conditions de prise en charge et d’attente au sein d’un secteur qui pourra accueillir une cinquantaine de patients», détaille Pascal Mathis. Un dispositif territorial installé dans le nord Franche-Comté, en lien avec la régulation régionale du Samu, doit aussi voir le jour pour mieux orienter les patients pour les soins non programmés.
L’alerte des parlementaires Les Républicains
Les parlementaires Les Républicains (LR) du Territoire de Belfort Ian Boucard et Cédric Perrin réclament la prise de mesures urgentes concernant l’hôpital Nord Franche-Comté, dans un communiqué de presse adressé aux rédactions ce vendredi. « L’HNFC subit de plein fouet les conséquences des enjeux auxquels notre territoire est confronté : désertification médicale, vieillissement de la population, manque de lits, pénurie de personnel soignant, etc », s’indigne notamment Cédric Perrin. Fin 2023, des élus insoumis et frontistes avaient aussi alerté de l’urgence de la situation (lire l’article).