Les vacances scolaires n’arrêtent pas les parents d’élèves et élus contre les fermetures de classe. À Valdoie, l’association des parents d’élèves les Lionceaux du Monceau n’a pas voulu perdre de temps en attendant la rentrée pour se mobiliser. Mercredi 21 février, elle s’est réunie devant l’école Victor-Frahier, alors qu’une potentielle suppression de classe a été annoncée à la commune. Elle fait en effet du champ d’étude de la directrice académique des services académiques du Territoire de Belfort, Mariane Tanzi, qui a fait tant réagir les élus et la population ces dernières semaines (lire ici).
Une nouvelle qui passe mal à Valdoie. L’an passé, une classe de CE1 a fermé. En 2022, une classe de CM2, racontent les parents d’élèves. C’en est trop. L’école fonctionne avec des classes à double niveau comptant 21 à 23 élèves. Avec cette fermeture, selon les calculs de Anne-Cécile Hurth-Gauthier, présidente de l’association, les effectifs monteraient à 26 élèves par classe « sur des classes charnières telles que la grande section, le CP ou le CE1 », explique-t-elle.
La maire de Valdoie, Marie-France Céfis, présente sur place, est particulièrement remontée. « Je veux que la directrice académique, Madame Tanzi, sache que l’on va se battre. » Pour elle, il est hors de question qu’une classe ferme encore. « Je fais tout pour redynamiser la commune, avec la création de nouveaux programmes de logement dans les quartiers », rappelle-t-elle. S’inquiétant aussi que plusieurs quartiers soient passés en zone prioritaire à Valdoie cette année. « Ca montre bien qu’il y a une paupérisation et que nous avons besoin de moyens », tempête l’élue. Elle est d’autant plus inquiète qu’un second poste est menacé dans sa commune, à l’école Kiffel-Chénier, dans le centre.
300 signatures
L’association des parents d’élèves a mis en ligne une pétition contre la fermeture de cette classe. En quelques jours, elle recueille 319 signatures (ce jeudi 22 février). La municipalité, de son côté, a voté une motion pour rejeter le projet de fermetures de classes. « La méthode dénote un certain mépris pour les élus, le conseil municipal ne peut se résoudre à laisser fermer ainsi des classes sans réagir », lit-on dans cette motion. Les élus appelaient la directrice académique des services de l’académie nationale du Territoire de Belfort « à revenir dès à présent sur les fermetures de classe ».
Pour les parents d’élèves, la décision de fermer une classe sera irrémédiable alors que « le quartier est en plein renouvellement », ce qui doit conduire selon eux à l’arrivée de nouveaux logements individuels et collectifs et donc de nouveaux élèves. « Une fois une classe fermée, il est difficile de la rouvrir. Surtout que le nombre de postes d’enseignants proposé aux concours ne cesse de décroître », écrivent-ils dans leur pétition, citant les chiffres de l’académie de Besançon en baisse.
Comment conserver un enseignement de qualité ? Pour la trentaine de personnes réunis devant l’école ce mercredi après-midi, certainement pas en supprimant un poste. Et pour la maire, cela serait un signe de perte d’attractivité de la commune. « J’irais remettre la pétition en main propre à Mme Tanzi à la rentrée. Elle doit savoir que les Valdoyens sont particulièrement remontés », expose Marie-France Céfis, les traits tirés par la colère.
Auxelles, acte III
Les deux Auxelles se sont mobilisés à de très fortes reprises. Une première fois dans leurs communes le 9 février. Une seconde, en descendant jusqu’à Belfort en organisant une opération escargot jusqu’à l’inspection académique belfortaine le 15. Auxelles-Haut et Auxelles-Bas. sont menacés par la fermeture à la rentrée 2024 de l’une des deux classes du regroupement pédagogique intercommunal. Ce qui forcerait à réunir 33 élèves en une classe de six niveaux. La troisième fois, le mercredi 21 février. Un rassemblement a eu lieu sur le rond point d’Auxelles-Bas pour défendre le besoin de deux classes à Auxelles Haut et Bas. Pour eux non plus, pas question d’attendre la fin des vacances scolaires pour se mobiliser.