La rentrée scolaire bat son plein. En ce début d’année, Mariane Tanzi, directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) dans le Territoire de Belfort, se penche déjà sur la carte scolaire pour la prochaine rentrée, celle de 2025. « Et les chiffres sont graves », expose-t-elle, lors d’une conférence de presse le 29 août dernier . « Nous démarrons le travail de carte scolaire de l’année prochaine en repérant une baisse démographique constante. » En dix ans, le département a perdu 2 133 élèves, et pour l’année en cours, ce sont 283 élèves supplémentaires qui ont quitté le territoire. « La déprise démographique est très importante. Nous sommes le département qui en perd le plus au sein de l’académie de Besançon », précise-t-elle. Cette situation rend la gestion de la carte scolaire de plus en plus complexe, les projections indiquant une perte de 1 000 élèves supplémentaires d’ici 2027.
Dans le premier degré, le département compte actuellement 10 848 élèves, soit une diminution de 2,57 % par rapport à l’année précédente. Cette rentrée est d’ailleurs finalement marquée par plus d’élèves en moins que prévu, explique Mariane Tanzi. « Sur certaines écoles, il y a parfois 20 élèves en moins que prévu. » Où vont tous ces enfants ? « Ils quittent le département. De ce que l’on voit, essentiellement sur les côtes maritimes et dans le Sud de la France. » Cette baisse démographique se répercute directement sur les effectifs. Pour la rentrée 2024, la Dasen a dû rendre 14 postes, ce qui a eu pour effet de créer de nombreuses tensions dans le Territoire de Belfort et plusieurs mobilisations de parents d’élèves, professeurs, élus (lire ici).
33 emplois rendus en trois ans
La directrice académique explique voir la dynamique qu’essayent d’engendrer les maires pour construire de l’attractivité, attirer et surtout retenir les familles.« Il y a une vraie volonté de garder nos jeunes », explique-t-elle, mais cela ne suffit pas. Elle garde un espoir vis-à-vis de l’emploi industriel, qui, s’il est important, peut « inverser la courbe » dans le territoire.
Cependant, les défis restent nombreux. « Aujourd’hui, je n’ai plus de moyens pour augmenter le nombre de postes. J’ai dû rendre à l’académie 33 emplois depuis que je suis arrivée, il y a trois ans », déplore la Dasen. Et le Territoire de Belfort n’est pas un cas isolé. À l’échelle régionale, la déprise démographique se fait également sentir. Dans les écoles publiques du premier degré, 1 682 élèves ont quitté la région entre 2023 et 2024, dont 758 dans le Doubs, 410 en Haute-Saône, 283 dans le Territoire de Belfort, et 231 dans le Jura. Les collèges et lycées de la région enregistrent également une baisse de 1 209 élèves.