Pour la première fois depuis le début d’une vague sans précédent d’attaques contre des équidés cet été, un suspect a été interpellé lundi dans le Haut-Rhin et placé en garde à vue grâce au portrait-robot diffusé dans le cadre d’une enquête ouverte dans l’Yonne.
(AFP)
Pour la première fois depuis le début d’une vague sans précédent d’attaques contre des équidés cet été, un suspect a été interpellé lundi dans le Haut-Rhin et placé en garde à vue grâce au portrait-robot diffusé dans le cadre d’une enquête ouverte dans l’Yonne.– mis à jour le 7 septembre à 19h13.
“C’est un homme de 50 ans, sans emploi, qui a été interpellé à son domicile à Nambsheim” à 9h05 lundi matin par les gendarmes de la section de recherches de Dijon, a indiqué à l’AFP Arnaud Laraize, le procureur de la République de Sens, précisant que l’arrestation avait été permise par un témoin ayant reconnu le suspect sur portrait-robot.
Ce portrait-robot, diffusé fin août, est celui d’un des deux auteurs de sévices infligés à un cheval et deux poneys le 24 août dernier dans un refuge de l’Yonne. Selon le procureur, le suspect “est connu en Allemagne pour des agressions sur des animaux”, alors que sur le territoire il “est plutôt connu pour des infractions de stupéfiants”. L’homme a été placé en garde-à-vue et des perquisitions menées à son domicile n’ont pour l’heure “pas été très concluantes”, mais “il y a pas mal de matériel informatique à exploiter”, a encore indiqué Arnaud Laraize.
Son portrait-robot avait pu être élaboré grâce au témoignage de Nicolas Demajean, président du Ranch de l’espoir, un refuge situé à Villefranche-Saint-Phal dans l’Yonne. Réveillé par des cris d’animaux, la nuit du 24 août, il avait remarqué la présence de deux intrus dont il s’était rapidement approché. L’un d’eux, qu’il assure avoir vu “à 100%”, lui avait alors entaillé l’avant-bras gauche avec une serpette. Les deux agresseurs avaient ensuite pris la fuite. Deux poneys avaient été lacérés à l’arme blanche, l’un sur 50 cm, l’autre sur 25 cm, et un cheval de selle avait également été mutilé , avait précisé Nicolas Demajean, qui avait dû être hospitalisé, victime d’une incapacité totale de travail de quatre jours.
Des motifs troubles
Depuis plusieurs mois, des chevaux ont été victimes de mutilations dans une vingtaine de départements, selon les enquêteurs de la gendarmerie. Ce week-end, un important dispositif de gendarmerie a été déployé en Côte-d’Or après qu’un propriétaire de chevaux a signalé une intrusion dans son pré où un cheval a été blessé, et dans le Cantal une jument a été retrouvée morte éventrée, une oreille en moins et les mamelles coupées.
Le Val-d’Oise, en région parisienne, a enregistré ses premiers cas samedi : deux juments, qui ne sont pas mortes, l’une présentant une coupure à la vulve et l’autre une coupure de 30 centimètres sur le flanc. “Plus de 150 cas sont étudiés”, mais cela ne signifie pas que tous après analyses et enquêtes seront considérés comme relevant de ce phénomène, avait expliqué récemment à l’AFP, le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie. Il avait estimé à “une vingtaine” les cas d’oreilles coupées, auxquels s’ajoutent des faits de “mutilations d’organes génitaux, des lacérations avec des objets tranchants”.
Soulignant “la pluralité des auteurs et des modes opératoires”, il avait indiqué que toutes les pistes étaient envisagées: un challenge sur internet, des dérives sectaires, le mimétisme, la haine des équidés, des rites sataniques… “Dans cette affaire, nous n’excluons absolument pas l’hypothèse qu’il n’y ait aucun lien avec d’autres phénomènes nationaux, d’autres faits commis sur d’autres ressorts”, a tenu à souligner de son côté le procureur de Sens. Au niveau national, c’est l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui “coordonne” le suivi des enquêtes pour en analyser les éléments.