En fin de journée, mardi 5 mars, une ribambelle de parents et d’enfants sont arrivés devant les services de la direction académique des services de l’éducation nationale du Territoire de Belfort pour manifester leur mécontentement. Le soleil rasant, casseroles et sifflets retentissent place de la Révolution. Ils sont une centaine, à arriver de l’école élémentaire Saint-Exupéry située dans le quartier des Glacis à Belfort. Une nouvelle fois, la mobilisation bat son plein contre la fermeture d’une classe dans cette école.
Pourtant, la fermeture n’est encore qu’une hypothèse mais dans la tête des parents et élus, la messe est déjà dite (lire ici). L’idée même d’une fermeture paraît insupportable. Devant le bâtiment, les enfants tambourinent les portes. Trois parents d’élèves rentrent dans l’enceinte de l’établissement pour un entretien. « De votre échec scolaire, on en veut pas », crient les autres dehors. D’autres parents venus des deux Auxelles mais aussi de Sermamagny sont présents. « On se doit d’être ensemble pour qu’il n’y ait aucune fermeture », commente Kevin, un parent. « À Sermamagny, ils sont déjà 28 par classe », s’indigne-t-il.
Pour les différentes personnes présentes, l’école Saint-Exupéry a une valeur sentimentale importante. Maman de quatre enfants désormais grands, Tazegul témoigne. « J’ai moi-même été dans cette école. Les liens sont forts car tout le monde se connaît aux Glacis. »Son amie, Hatika, présente à ses côtés, s’inquiète. « Il faut économiser sur autre chose. L’éducation est sacrée. D’autant plus dans nos quartiers où il y a beaucoup d’élèves à problème. Il faut qu’il reste assez de professeurs pour que les élèves puissent être bien suivis, comme c’est le cas aujourd’hui. » Selon le directeur, Olivier Brandt, ce qui est inquiétant, c’est aussi que « cette école est l’école dont le milieu social des enfants est le plus défavorisé du département, sachant que le nord Franche-Comté est lui-même le secteur le plus défavorisé de l’académie. »
Pour le moment, aucune décision n’est encore prise. La période est encore celle de la concertation concernant les moyens des écoles jusqu’à fin mars. 37 classes sont concernées dans le schéma de concertation pour le Territoire de Belfort, 14 feront l’objet d’une fermeture.