Le Chilien Nicolas Zepeda a interjeté appel mercredi de sa condamnation, la veille à Besançon, à 28 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki en 2016, ont annoncé ses avocates.
(AFP)
Le Chilien Nicolas Zepeda a interjeté appel mercredi de sa condamnation, la veille à Besançon, à 28 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki en 2016, ont annoncé ses avocates.
“Nicolas Zepeda a pris la décision d’interjeter appel de l’arrêt rendu hier et l’appel a été enregistré ce matin au greffe”, ont indiqué à l’AFP Mes Jacqueline Laffont et Julie Benedetti. Jugé pendant deux semaines devant la cour d’assises du Doubs, l’homme de 31 ans, extradé du Chili en 2020, a été reconnu coupable d’avoir prémédité le meurtre de Narumi Kurosaki en décembre 2016 à Besançon (lire notre article), où la jeune femme de 21 ans étudiait. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Nicolas Zepada, à l’encontre duquel la réclusion criminelle à perpétuité avait été requise, n’a cessé tout au long de son procès de clamer son innocence, malgré de nombreux éléments à charge. “Son appel est celui de quelqu’un qui poursuit dans le déni”, a réagi Me Sylvie Galley, avocate de la famille de la victime, qui ne veut “surtout pas donner de faux espoirs” à la mère et la soeur de Narumi Kurosaki sur un possible “changement de ligne” du condamné. “Ce sera une souffrance énorme pour mes clientes de revivre ce procès (…) Elles étaient reparties en se disant qu’elles essaieraient de se reconstruire et de faire le deuil de Narumi, autant que possible, mais je vais devoir leur annoncer que la sérénité n’aura duré que douze heures”, a-t-elle souligné. L’avocate n’avait pas encore pu joindre les deux femmes, actuellement dans l’avion pour le Japon.
“Si c’est pour refaire le même procès et nous inonder de contre-vérités, de mensonges et de stratégies d’évitement, cela a peu d’intérêt”, a relevé de son côté Me Randall Schwerdorffer, avocat du petit ami français de l’étudiante au moment de sa disparition. En revanche, “si Nicolas Zepeda permet de refaire un procès en aidant la manifestation de la vérité, cela peut être intéressant, et notamment s’il dit exactement ce qui s’est réellement passé et où est le corps de Narumi”, a-t-il tempéré. Dans sa décision, la cour d’assises a relevé que Nicolas Zepeda était “le dernier à l’avoir vue vivante”, a précisé Me Schwerdorffer. La cour a également noté que le Chilien avait “pris soin de cacher son voyage en France, qu’il n’avait pas prévenu Narumi de son arrivée, qu’il avait piraté ses moyens de communication et qu’il ne l’avait jamais contactée après son départ de Besançon”, selon le conseil. Elle a aussi jugé l’accusé coupable d’avoir prémédité ce meurtre avec des “repérages” dans une forêt du Jura et en achetant “un bidon de 5 litres de produit inflammable et des allumettes, estimant que cela avait pu servir à brûler un corps”, a détaillé l’avocat.