Hugo Guéritaine
Emeric Salmon réélu haut la main
Même pas besoin de second tour pour Emeric Salmon (RN). Il est réélu député de la 2nde circonscription de Haute-Saône dès le premier tour, le dimanche 30 juin, récoltant 50,11% des voix. Il fait partie des 76 députés élus dès la première phase du scrutin. Né en 1973 et originaire de Vannes en Bretagne, Emeric Salmon est arrivé en Haute-Saône à l’occasion des élections législatives de 2022. Malgré son parachutage à l’époque, il l’avait emporté. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur informatique. Avant son élection il y a deux ans, il avait déjà mis un pied en politique, avec plus ou moins de succès. De 2015 à 2021, il est conseiller régional de Bretagne. Il a échoué à plusieurs autres élections : les législatives de 2017 en Ille-et-Vilaine, les municipales à Rennes en 2020 et les départementales dans le Morbihan en 2021. Passionné de jeu de go, Emeric Salmon a été président de la Fédération française de go (FFG) de 2005 à 2010. Lors de son premier mandat de député, il siégeait à la commission permanente des finances de l’Assemblée nationale.
Ian Boucard, seul resistant à la vague RN
Ian Boucard (Les Républicains) est le seul député de nord Franche-Comté à ne pas faire partie du Rassemblement national ou de ses alliés. Il a refusé, ainsi que tous les représentants LR du Territoire de Belfort, de se joindre au Rassemblement national (RN), malgré l’alliance tissée par Éric Ciotti, patron national du parti Les Républicains (lire notre article). Lors du premier tour, il était arrivé en deuxième position avec 23,99%, derrière la candidate RN Carine Manck. Son retard était de 15 points. Mais il a retourné la tendance au second tour, l’emportant avec 55,38% des suffrages et plus de 3000 voix d’avance sur sa concurrente. Il a bénéficié du désistement de Marie-Eve Bellorgey. La candidate socialiste du Nouveau front populaire était qualifiée au second tour mais elle s’est retirée et a appelé à voter pour Ian Boucard ; on estime le taux de report de ses voix vers Ian Boucard de plus de 90 % (lire notre article).
À 36 ans (il est né en 1988), le natif de Belfort est député de la première circonscription du Territoire de Belfort depuis 2017. Sa première élection avait été annulée par le Conseil constitutionnel car il avait diffusé des tracts au nom de La France insoumise et du Front national, appelant à voter pour lui. Ce procédé lui a valu une condamnation pour « détournement de suffrages d’électeurs par manœuvres frauduleuses ». Lors de la législative partielle, son élection avait été confirmée par les électeurs. Et il avait été réélu en 2022, déjà contre un candidat du Rassemblement national. Lors de son précédent mandat à l’Assemblée nationale, il siégeait à la commission permanente des lois constitutionnelles. Il s’est notamment investi dans le dossier du Beauvau de la sécurité (lire nos articles).
Matthieu Bloch, une alliance payante
Matthieu Bloch (LR-RN), lui, a choisi de rallier le Rassemblement national dans l’alliance de l’extrême droite portée par Éric Ciotti (lire notre article). Nouveau député de la 3e circonscription du Doubs, il a battu Nicolas Pacquot, le candidat du camp présidentiel Ensemble, en récoltant 50,76% des voix.
« Il n’y a pas de honte à aimer la France et à être patriote », a-t-il justifié à France 3 Franche-Comté, pour argumenter sur son ralliement. Âgé de 41 ans, il exerce en tant que clerc de notaire. En 2020, il devient maire de Colombier-Fontaine dans le Doubs, fonction qu’il devra quitter, compte tenu de la loi sur le non-cumul des mandats. Il est également secrétaire départemental du parti Les Républicains. Matthieu Bloch a étudié le droit privé à l’université de Franche-Comté, puis le droit de la famille à Paris Panthéon Assas. En 2022, il avait tenté sa chance dans la 4e circonscription du Doubs, qui avait été remportée par Géraldine Grangier, la candidate du Rassemblement national. Il était alors opposé au RN.
Géraldine Grangier repart pour un tour
Géraldine Grangier (RN) est la seule femme élue députée dans le nord Franche-Comté. Dans sa 4e circonscription du Doubs, elle maintient son poste après sa victoire en 2022. Elle devance Magali Duvernois, la candidate socialiste du Nouveau front populaire, maire d’Exincourt, avec 54,85% des voix. Au premier tour, elle avait une avance de quasiment 20 points sur son opposante.
Native de Besançon, elle est âgée de 49 ans. Cette mère de quatre enfants, amatrice de tatouages, a étudié la psychologie et obtenu un diplôme d’assistante sociale. Elle est entrée au RN en 2019, en tant que déléguée départementale adjointe. En plus de son poste de députée, elle est conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté depuis 2021. À l’Assemblée nationale, elle siégeait à la commission permanente des finances.
Guillaume Bigot, un éditorialiste de CNews élu
Guillaume Bigot (RN) est le nouveau député de la 2nde circonscription du Territoire de Belfort. Son duel au second tour face à Florian Chauche, le député sortant Insoumis du Nouveau front populaire, a été accroché. Le candidat du Rassemblement national l’a emporté avec 50,59% des suffrages, soit 337 voix de différence avec son opposant.
Guillaume Bigot a découvert le Territoire de Belfort juste après la dissolution de l’Assemblée nationale. Il a été parachuté par le parti, ce que n’a pas manqué de rappeler ses opposants pendant la courte campagne électorale. Né à Paris en 1969, il est diplômé de Science Po Paris. Guillaume Bigot est chroniqueur pour CNews, la chaîne d’info en continue du groupe Canal +, qui appartient à Vincent Bolloré. Mais il n’est pas nouveau dans le monde politique. Il fait ses premiers pas en 2002 sous les couleurs du Pôle républicain de Jean-Pierre Chevènement, pour lequel il sera candidat dans la 8e circonscription des Yvelines (1,4% des voix).