Le Territoire de Belfort comptera un député européen. Une première. Mais le plus heureux, dimanche, n’était pas forcément celui que l’on croit. Bruno Kern, représentant départemental de La République en Marche, exultait. Et lance déjà les hostilités des prochaines élections municipales.
Le Territoire de Belfort comptera un député européen. Une première. Mais le plus heureux, dimanche, n’était pas forcément celui que l’on croit. Bruno Kern, représentant départemental de La République en Marche, exultait. Et lance déjà les hostilités des prochaines élections municipales.
Dimanche soir. Peu avant 20 h. Christian Proust, ancien président du conseil général, répète à Bruno Kern, sur les marches de la salle des fêtes, que les résultats témoignent d’une défaite du parti présidentiel. Peu importe, le second nommé, référent départemental de la République en Marche, exulte. La République en Marche arrive en 2e position. Certes, pas devant le Rassemblement national, comme l’avait espéré Emmanuel Macron, mais loin devant le parti Les Républicains. Quand Rassemblement national et La République en Marche dépassent ou avoisinent les 20 %, les Verts ne sont qu’à 12,22 %. Les Républicains sont encore plus loin. Et le PS est relégué en-dessous des 5 %. C’est le résultat de la recomposition politique.
Le parti La République en Marche s’installe dans le département. Les résultats des élections européennes sont relativement similaires à ceux de l’élection présidentielle de 2017. Dans le Territoire de Belfort, au premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron avait recueilli 20,64 % des suffrages exprimés. Ce dimanche soir, la liste menée par Nathalie Loiseau enregistre 19,09 % des suffrages. À l’époque, cela représentait 14 771 voix, contre 8 764 ce dimanche 26 mai. À Belfort, la liste de Nathalie Loiseau recueille 20,98 % des suffrages (2 297 voix), contre 21,65 % au premier tour de la présidentielle de 2017 pour Emmanuel Macron (3 863 voix).
Une femme comme tête de liste ?
À Belfort, le parti Les Républicains enregistre ce dimanche soir 1 157 voix, contre 2 297 pour la liste LREM de Nathalie Loiseau, soit deux fois moins. « Cela marque la défiance vis-à-vis des équipes en place », estime Bruno Kern, pointant du doigt la gestion de Damien Meslot. Le représentant du parti présidentiel lance clairement la campagne des municipales de 2020, en appelant à un large « rassemblement », allant « du centre-droit aux socialistes Macron-compatibles ». Son principal souhait est d’avoir une liste menée par une femme. Et dit avoir déjà trois candidates « de talent ». « Et je suis prêt à proposer au QG de La République en Marche une tête de liste qui ne soit pas [encartée]. » Et si ce n’est pas une femme, il prendra ses responsabilités dit-il.
Bruno Kern profite du vent favorable au parti présidentiel pour rappeler qu’il décide, en qualité de référent départemental, des investitures du parti dans toutes les communes du Territoire de Belfort, excepté dans la cité du Lion. Il vise déjà, en les citant dans un inventaire à la Prévert, les localités d’Offemont ou de Valdoie. Bruno Kern glisse surtout qu’il veut ouvrir à la discussion le fait que le maire de Belfort ne soit pas forcément le président du Grand Belfort. « Non au diktat de Belfort », tance-t-il. Un moyen aussi de conquérir le cœur des localités périphériques de la cité du Lion. Un an avant les municipales. La campagne est lancée.
Il associe Christophe Grudler, mais…
« Je me réjouis que Christophe Grudler devienne le premier député européen du Territoire de Belfort », a déclaré Bruno Kern, ce dimanche soir. Il a constaté que le département comptait désormais trois députés, dont deux avec des partis « à moins de 10 % ». Il a évoqué également l’affaire judiciaire de Ian Boucard (renvoyé en correctionnelle le 26 juin) pour laquelle il risque « l’inégibilité », n’a pas oublié de souffler le représentant de la République en Marche dans le Territoire de Belfort. Concernant Christophe Grudler, Bruno Kern rappelle l’engagement du nouveau député, en ayant signé la charte des candidats de la liste Renaissance, de ne pas être candidat à une autre élection*. « Évidemment, il peut être sur une liste pour nous aider à gagner », suggère Bruno Kern, qui insiste à plusieurs reprises, dans ses éléments de langage, sur le fait de travailler avec Christophe Grudler.
* L’engagement n°5 de cette charte précise : « ne candidater à aucune autre élection d’ici la fin de la législature pour laquelle j’ai été élu(e).”