La nouvelle a de quoi surprendre. La structure vient de recruter une nouvelle directrice, après le départ de la précédente, au mois de septembre. Pourtant, ce jeudi 16 janvier, les membres du conseil syndical du syndicat mixte de la maison de l’information sur la formation et l’emploi du Territoire de Belfort (Mife) doivent se prononcer sur le principe de dissolution de la structure. Le Trois a pu consulter l’ordre du jour.
Dans le rapport, cette dissolution est justifiée par le nouveau cadre légal impliqué par la loi plein emploi, promulguée en décembre 2023 créant notamment France Travail (lire notre article), ou encore par la création de comités départementaux pour l’emploi. Ceux-ci « visent à créer une synergie locale pour optimiser les actions en faveur de l’emploi », indique le rapport. On rappelle également le rôle du conseil départemental comme chef de file de l’insertion. Les contraintes budgétaires sont un autre argument avancé. « Il apparait nécessaire de revoir la stratégie du Département en matière d’insertion et de questionner l’organisation actuelle de la MIFE pour l’ajuster », indique encore le document. Les missions assurées aujourd’hui par la Mife seront internalisées au sein du conseil départemental, qui assure aujourd’hui 80 % des contributions du syndicat ; le 20 % restant est porté par la Ville de Belfort. Le bâtiment appartient à la Ville de Belfort.
La dissolution est envisagée au 1er septembre 2025 peut-on lire dans le rapport qui sera soumis au vote. « Ça coûtera moins cher à la collectivité », estime une source connaissant le dossier. « Il y a une trop grande complexité, il faut simplifier », convient Damien Meslot, maire Les Républicains (LR) de Belfort, convaincu par le projet de réinternalisation de ces missions, notamment dédiées à l’insertion.
Importants déficits
Si l’on évoque une réorganisation, la rapidité de décision a surpris. Et questionné sur les véritables motivations. Plusieurs sources confirment d’importants déficits de la structure, dépassant le million d’euros et provoquant une difficulté à payer les salaires. À l’inverse, si la situation a tant dérapé, d’autres s’interrogent : « Je ne comprends pas qu’on ait patienté autant », souffle un connaisseur du dossier. En 2023, le budget fonctionnement de la collectivité enregistrait un déficit de plus de 200 000 euros, alors qu’il était excédentaire de plus de 300 000 euros l’année précédente. Le budget de fonctionnement est d’1,4 million d’euros. « Après le départ de l’ancienne directrice, on s’est aperçu de quelques difficultés », confirme Damien Meslot, qui convient également qu’il n’était « pas très heureux de la gestion de la Mife », tout en rappelant que les différents budgets ont quand même passé l’ensemble des contrôles.
« Je ne peux pas vous dire quoi que ce soit avant le conseil syndical », a répondu Paul Grosjean, le président de la Mife, joint par téléphone ce mercredi en fin d’après-midi. « C’est le Département qui a réorganisé le fonctionnement de ses tâches », a-t-il justifié. Questionné sur le poids du déficit dans le choix de dissoudre la structure, il a répondu : « Probablement. » Sur les chiffres du déficit, il n’a pas voulu se prononcer : « Des chiffres que je ne suis pas habilité à communiquer. » Sollicité, Florian Bouquet, président Les Républicains (LR) du conseil départemental, n’a pas encore répondu.
La Mife a été créée en 2000, par le conseil général, alors présidé par Christian Proust. Elle avait pour objectif : l’amélioration de la politique d’insertion ; la valorisation de la formation professionnelle et de l’apprentissage ; le soutien du développement de l’emploi.