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Amazon : « Nous avons mené une opposition républicaine »

Michel Nardin, maire d'Angeot, Marc Blondé, maire de Larivière, Bastien Faudot, conseiller communautaire du Grand Belfort, et Éric Parrot, maire de Lachapelle-sous-Rougemont. | ©Le Trois
Entretien

À la suite de la confirmation de l’investissement du groupe Atlantic à l’Aéroparc, le groupe d’élus qui avait mené la procédure juridique contre l’implantation du géant américain revient sur ce nouveau projet. Entretien.

« C’est pour ce type d’implantation qu’on s’est battu. » Marc Blondé, maire de Larivière, Michel Nardin, maire d’Angeot, Éric Parrot, maire de Lachapelle-sous-Rougemont, et Bastien Faudot, conseiller communautaire au Grand Belfort, reviennent sur le programme d’investissement du groupe Atlantic à l’Aéroparc (lire notre article), à l’occasion d’une conférence de presse, ce mardi après-midi. L’aménageur Vailog va construire un centre logistique où le groupe regroupera ses flux ; cet équipement permettra d’installer une nouvelle ligne de production dans l’actuelle usine.

« Sans notre action déterminée, il n’y aurait pas eu ce projet de développement du groupe Atlantic », souligne Bastien Faudot. En octobre 2020, des maires, des riverains, les Amis de la terre et France nature environnement avaient déposé un recours contre le permis de construire de cette plateforme logistique ; la presse avait confirmé l’identité d’Amazon à l’automne 2020 (lire notre article). Le permis avait été annulé par le tribunal administratif en mars 2022. Entre les deux projets, les élus soulignent les avantages du nouveau projet, par rapport à l’attitude « rapace » d’Amazon, évoquant des emplois qualifiés, des biens à haute valeur ajoutée, une activité qui renforce la balance commerciale française, « contrairement à cet aspirateur à mondialisation ». Les élus soulignent surtout l’effet négatif, pour le commerce et l’emploi, des plateformes de e-commerce.

Rétrospective

31 octobre 2019 : annonce d’une implantation d’une plateforme logistique de 76 000 m2

23 octobre 2020 : recours déposé contre le permis de construire et l’autorisation environnementale

4 décembre 2020 : l’identité d’Amazon est confirmée par la presse (notre article)

24 février 2022 : audience au tribunal administratif (notre article)

31 mars 2022 : permis de construire annulé (notre article)

31 octobre 2022 : Amazon confirme le retrait de son projet dans le Territoire de Belfort (notre article)

13 juin 2023 : recours à titre gracieux du groupe d’élus

3 juillet 2023 : le groupe Atlantic confirme son projet d’investissement (notre article)

Amazon a décidé d’enterrer son projet à l’automne 2022. Un autre projet était dans les cartons. En janvier, le groupe d’élus a déposé un mémoire devant le commissaire-enquêteur chargé de la nouvelle enquête publique. S’il émet un avis favorable sur le projet, il énonce aussi « des réserves », qui menaçaient le projet. Vailog, l’aménageur, s’est donc rapproché des élus pour connaître leurs exigences, afin de ne pas déposer de nouveaux recours ; il y avait des menaces sur le projet vis-à-vis des compensations environnementales. « Nous avons rencontré Éric Veron, le p-dg de Vailog, à Angeot, en avril », rappelle Michel Nardin ; dès 2020, les maires avaient regretté le manque de transparence sur ce sujet (lire notre article). Les conditions étaient au nombre de trois : si l’activité était logistique, ce devait être en soutien à l’industrie ; la prise en compte des nuisances pour les riverains ; et le fait de ne pas artificialiser 5 à 6 ha des 18 ha du terrain. Le projet prévoit bien un verdissement : plantation d’arbres, d’arbustes et d’une prairie hygrophile. À ce sujet, Marc Blondé imaginait même une activité de maraichage. « Cela fait des années que l’on cherche des terrains disponibles pour cette activité », confie-t-il. Ne pas artificialiser cette partie permet aussi de ne pas gaspiller des terrains, alors que la nouvelle réglementation encadre fortement les terres artificialiser ; il faut diminuer par deux sa consommation d’ici 2030 (lire notre article).

Les maires d’Angeot, Larivière, Lachapelle-sous-Rougemont et de Lagrange, ainsi que des riverains de Fontaine et Larivière ont déposé un recours au tribunal administratif, à titre gracieux, le 13 juin, sur le nouveau projet. « Pour consolider l’implantation du groupe Atlantic », rassure Bastien Faudot. Le permis de construire a été validé mi-avril. On pouvait agir jusqu’à mi-juin. Comme rien n’était finalisé à cette période, les élus ont préféré conserver un atout, « pour ne pas avoir de mauvaises surprises ». Ce recours allonge le délai pour agir.

Utiliser 17 ha pour mettre du e-commerce, est-ce que c’était un bon projet, questionne Marc Blondé, qui regrette qu’il n’y ait pas eu la possibilité, à l’époque, de poser cette question. Surtout, que selon lui, le zéro artificialisation nette oblige à réfléchir différemment. Aujourd’hui, « il y a eu un changement de ton avec le président de l’agglomération (Damien Meslot, NDLR) », convient Bastien Faudot. D’ajouter : « Nous avons fait le boulot que Meslot aurait dû faire. » « Nous avons mené une opposition républicaine et raisonnable en nous appuyant sur le droit, replace Bastien Faudot. Et nous avons concentré toutes nos forces sur ce résultat. » 300 créations d’emplois industriels sont aujourd’hui attendues pour ce nouveau projet.

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