Sera-t-il entendu par les dirigeants de GE ? Le ministre de l’Économie et des Finances a proposé ce lundi après-midi, depuis Belfort, au géant américain de créer sur son site belfortain une nouvelle entreprise co-financée par l’État via la Banque Publique d’Investissement (BPI).
Sera-t-il entendu par les dirigeants de GE ? Le ministre de l’Économie et des Finances a proposé ce lundi après-midi, depuis Belfort, au géant américain de créer sur son site belfortain une nouvelle entreprise co-financée par l’État via la Banque Publique d’Investissement (BPI).
Bruno Le Maire a passé près de deux heures avec les représentants syndicaux de GE, ce lundi 3 juin après-midi, pour une réunion de travail. À l’issue de cette réunion, flanqué des élus locaux, il a fait quelques annonces devant les micros et caméras.
La première d’entre elles semble venir en réponse à une piste inlassablement avancée par l’intersyndicale de GE depuis plusieurs mois : celle de la diversification dans le domaine de l’aéronautique. Le ministre de l’Économie et des finances a ainsi proposé à GE de créer sur son site belfortain une nouvelle entreprise dans ce secteur, pour laquelle l’État abonderait l’investissement de GE à hauteur équivalente, via la BPI (Banque Populaire d’Investissement) : « Si GE investit 10 millions, nous investirons 10 millions ; si c’est 15, nous investirons 15 millions ».
Le ministre de l’Économie entend aussi mobiliser les 50 millions d’euros payés par GE pour compenser la promesse non tenue de créer 1 000 emplois. Autre piste accueillie favorablement par le ministre : le développement de la filière hydrogène dans le nord Franche-Comté. « La proposition du maire de Belfort est intéressante ; l’hydrogène est une des spécificités de Belfort. Nous allons y répondre positivement », a-t-il affirmé, sans toutefois préciser comment.
La position du ministre de l’Économie a donc évolué depuis le mois de mars. Dans un courrier adressé aux élus, il confirmait « les potentiels similarités », « les atouts du site de Belfort en termes de compétences et de densité du réseau de sous-traitants », mais restait très prudent. Les investissements sont « lourds » et « les démarches sont particulièrement longues », notamment pour l’obtention des « certifications nécessaires à l’activité aéronautique », alertait-il alors.
Un comité de suivi programmé pour septembre
Enfin, Bruno Le Maire a annoncé la mise en place d’un comité de suivi du plan social, qu’il présidera. Il veut qu’il se tienne en septembre, au ministère de l’Économie. Il entend que ce comité soit vigilant quant au nombre d’emplois supprimés, mais aussi sur le maintien des compétences à Belfort. Il a en effet répété à plusieurs reprises que le nombre d’emplois supprimés à travers le plan social de GE (1 044, NDLR) est excessif et qu’il demande à GE de le revoir à la baisse. Quel serait le chiffre acceptable pour lui ? Le ministre s’est bien gardé de fixer un seuil. Il en a appelé à « un plan raisonnable, qui n’affecte pas les compétences ».
Là aussi, le ministre reprend un des chevaux de bataille des syndicats de GE, qui se battent sur le thème des compétences. « Je regarde les compétences. Il ne faut pas que ce dispositif de plan social débouche progressivement sur une disparition de l’activité gaz de Belfort », a-t-il déclaré en substance.
Quant à la possibilité de faire plier GE sur le plan social, Bruno Le Maire a indiqué : « Il faut que GE joue le jeu. Ce n’est pas une entreprise américaine ordinaire en France, avec ses quelque 16 000 salariés dans le pays. Il faut construire ensemble un avenir pour l’industrie à Belfort et un avenir pour GE en France ».