Article rédigé par Atmo BFC, association en charge de la qualité de l’air – PARTENARIAT
L’humidité du linge est transférée à l’air
L’activité de séchage du linge à l’air libre est l’activité la plus émissive d’humidité en air intérieur. D’après les spécialistes, « un panier de linge mouillé contient environ 2 litres d’eau ». Faire sécher son linge en intérieur apporte logiquement un excès d’humidité dans l’air du logement. D’après une étude écossaise (Mackintosh School of Architecture, Glasgow 2011), ce taux d’humidité du logement augmente de 30 % le jour où le linge mouillé est étendu à l’intérieur. Au cours des jours suivants, ce surplus d’humidité serait maintenu à plus de 15 %.
En d’autres termes, faire sécher son linge à l’intérieur entraîne un risque de dépasser le taux d’humidité idéal du logement, compris entre 40 et 60%.
Les conséquences d’une humidité trop prononcée portent sur le bâti comme sur la santé. Une habitation trop humide devient un terrain favorable au développement des moisissures et des acariens. En plus d’une sensation d’inconfort, liée notamment à des problèmes d’odeurs, ses occupants s’exposent alors à des affections respiratoires, des manifestations allergiques, de l’asthme voire à des infections chez les sujets les plus fragiles.
Les COV des lessives et assouplissants également retrouvés dans l’air
Selon l’étude « Q-Wash » menée par l’IMT Nord-Europe et le CSTB, publiée par l’Ademe en 2023, le séchage du linge peut aussi être une source d’émission de composés organiques volatils (COV) dans l’air intérieur. En effet, lors du séchage du linge, des COV sont émis, en partie liés aux détergents et assouplissants utilisés : limonène, acétaldéhyde, acétone, benzaldéhyde, butanal, dodécane, hexanal, nonanal, 1-propanal, 2-butanone…
En outre, les conclusions de ce projet ont révélé l’importance de choisir des produits avec le moins d’ingrédients possible et d’opter pour des produits éco-labellisés ou faits maison, généralement moins émetteurs de COV. Il est également recommandé de sécher le linge dans une pièce bien aérée ou équipée d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Le sèche-linge, une solution ?
Selon l’ADEME, près d’un foyer sur trois est équipé d’un sèche-linge. Avec une consommation moyenne estimée à 350 kWh / an, cet appareil serait parmi les plus gourmands en énergie dans le logement. Hors chauffage, cette consommation représente environ 15 % de la facture d’électricité des ménages français.
La consommation moyenne d’électricité varie en fonction du type de sèche-linge : à évacuation, à condensation ou à condensation avec pompe à chaleur. Les appareils équipés d’une pompe à chaleur sont réputés pour être les plus économes en électricité.
Sur le plan de la qualité de l’air, il existe aussi des disparités d’un modèle à l’autre, en lien avec l’évacuation de l’humidité :
- Sèche-linge à évacuation : l’air humide doit être évacué à l’extérieur du logement par le tuyau prévu à cet effet. Le raccordement à l’extérieur doit être correct pour ne pas dégrader la qualité de l’air du logement par un apport excessif d’humidité.
- Sèche-linge à condensation : l’air humide est refroidi puis condensé, l’eau obtenue est éliminée par vidange directe ou recueillie dans un réservoir qu’il faut vider.
Pour des raisons de sobriété énergétique des logements, c’est cependant la pratique du séchage à l’air libre qui est encouragée par rapport à l’utilisation de sèche-linges électriques.
Certains appareils sont équipés d’une sonde d’humidité, permettant de les mettre automatiquement en veille ou en arrêt dès que la sonde a estimé le séchage terminé.
Les bons gestes
Lorsque c’est possible, je fais sécher mon linge à l’extérieur.
Si je sèche mon linge en intérieur :
- J’aère quotidiennement mon logement pour renouveler l’air
- J’évite de le placer devant une source de chaleur : pour des raisons d’humidité excessive (l’eau s’évaporera plus rapidement, mais en contrepartie le taux d’humidité augmentera encore plus vite dans la pièce ! ) et pour des raisons énergétiques (car la chaleur se propagera moins bien)
- Je le place dans un coin frais et sec, idéalement près d’une fenêtre ouverte et exposée au soleil, ou au moins dans une pièce équipée d’une VMC ou grille d’aération
- J’évite de placer mon linge dans une pièce humide (le linge sèchera mal et sentira le moisi) ou dans une pièce de vie (chambre, salon)
- Je peux éventuellement opter pour un absorbeur d’humidité ou m’équiper d’un sèche-linge
- Je limite les autres apports d’humidité dans le logement (douche, cuisson…).
Je lave et j’étends soigneusement mon linge :
- Je choisis mes produits de lavage avec le moins d’ingrédients possible, j’opte pour des produits éco-labellisés ou faits maison
- Si les textiles le permettent, j’opte pour un essorage maximum en machine : moins humide, mon linge sèchera plus rapidement
- J’évite de trop serrer mes articles sur le fil ou de trop charger mon étendoir, afin que l’air circule mieux
- Je les attache sous le fil à l’aide de pinces à linge car à cheval sur le fil, il sera moins en contact avec l’air et sèchera donc moins vite
- Dès qu’un vêtement est sec, je le retire pour aérer ce qui est encore humide, je repositionne ou retourne les pièces les plus mouillées.
J’utilise un sèche-linge :
- Je choisis un appareil classé A++ ou A+++
- Je choisis un modèle équipé d’une sonde d’humidité (permet à l’appareil d’interrompre automatiquement le cycle dès que le linge est sec)
- J’essore bien mon linge propre avant de le placer dans le sèche-linge, pour réduire le temps de séchage
L’extraction mécanique de l’humidité (essorage dans le tambour du lave-linge) est cent fois plus économe qu’une extraction thermique (dans le sèche-linge) (source)
- Je favorise son utilisation pendant les heures creuses
- Mon appareil est régulièrement entretenu (je nettoie le filtre à peluches et, selon le type d’appareil, je vide le réservoir d’eau, je nettoie ou fais nettoyer le condenseur, je vérifie la fixation de la gaine d’évacuation, je contrôle la propreté de la grille…)