En France métropolitaine, les transports représentent 32% des émissions globales de gaz à effet de serre en 2021. Les véhicules particuliers en sont responsables pour près de la moitié. Plus les trajets domicile-travail sont longs, plus l’empreinte carbone augmente. Une dynamique particulièrement visible en Bourgogne-Franche-Comté, où l’Insee a mis en évidence une forte variabilité des distances parcourues selon les territoires.
Dans les intercommunalités frontalières avec la Suisse, les trajets professionnels sont plus nombreux et plus longs. En moyenne, un véhicule y parcourt jusqu’à 14 500 km par an, contre 10 750 km en moyenne dans la région. Conséquence directe : les émissions de CO2 y sont parmi les plus élevées, atteignant 1,9 tonne par adulte. Le plan gouvernemental de planification écologique prévoit justement de réduire de 600 km la distance annuelle parcourue par véhicule, afin de limiter cette pollution.
A contrario, dans les grandes agglomérations comme Dijon ou Besançon, la présence de transports en commun denses et la proximité des services permettent de limiter l’usage de la voiture. Les émissions y sont ainsi plus faibles, autour de 0,9 tonne par adulte.
Belfort et Montbéliard, entre mobilité urbaine et dépendance à la voiture
Les intercommunalités de Belfort et Montbéliard occupent une position intermédiaire en termes d’émissions de CO2. Si leur réseau de transports en commun est relativement développé, la forte présence de travailleurs frontaliers et les déplacements pendulaires avec les bassins d’emploi voisins maintiennent un niveau d’émissions significatif. Le coût annuel du carburant y reste élevé, notamment pour les actifs résidant en périphérie, contraints à de longs trajets quotidiens.
A l’échelle de la région, l’étude met en avant de fortes disparités dans les dépenses en carburant. En moyenne, un adulte consacre 766 € par an à son carburant, mais cette somme varie fortement selon les territoires. Dans l’intercommunalité de Dijon Métropole, elle ne dépasse pas 520 €, tandis qu’elle atteint 1 375 € dans la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. Dans ces zones rurales et frontalières, les distances parcourues sont plus importantes et la voiture demeure indispensable.
Quelles solutions pour réduire l'empreinte carbone des transports ?
Au 1er janvier 2021, la Bourgogne-Franche-Comté comptait 1 651 000 véhicules particuliers en circulation, parcourant 17,8 milliards de kilomètres sur l’année. Un quart de ces déplacements concerne les trajets domicile-travail. Les émissions de CO2 des voitures particulières représentent 2,8 millions de tonnes équivalent CO2, soit 1,2 tonne par adulte. Or, pour respecter l’Accord de Paris et contenir le réchauffement climatique à +1,5 °C d’ici 2050, chaque individu ne devrait émettre que 2 tonnes de CO2 équivalent toutes sources confondues.
Plusieurs leviers sont envisagés pour atteindre ces objectifs. Le développement des mobilités douces (marche, vélo), du covoiturage et des transports en commun est fortement encouragé par les pouvoirs publics. L’essor des véhicules électriques constitue également une piste, mais leur déploiement se heurte encore à un manque de bornes de recharge et à un coût d’achat élevé.
Habiter dans une commune bien équipée réduit les émissions de CO2
Le niveau d’équipements et de services d’une commune influe directement sur les émissions de gaz à effet de serre. Les communes les mieux dotées en infrastructures, réparties en onze pôles majeurs en Bourgogne-Franche-Comté, affichent les plus faibles émissions. Elles bénéficient de transports en commun plus denses et d’une organisation du territoire qui limite les trajets motorisés. Dans ces zones urbaines, on compte 54 véhicules pour 100 adultes, contre 74 en moyenne dans la région.
A l’inverse, les 3 500 communes hors pôle ou intégrées à un pôle local représentent plus de la moitié de la population régionale. Plus isolées, elles enregistrent des émissions plus élevées et plus hétérogènes. La planification écologique vise à mieux intégrer ces territoires dans les politiques de mobilité durable.
Enfin, la baisse démographique en Bourgogne-Franche-Comté, avec un vieillissement de la population et une diminution du nombre d’actifs, pourrait structurellement contribuer à la réduction des émissions de CO2. Mais cette évolution naturelle ne suffira pas à elle seule à atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris. La transition vers une mobilité durable demeure donc un enjeu crucial pour la région.