Pays de Montbéliard Agglomération cherche à diversifier sa ressource en eau. Des explorations sont menées à Bourguignon, où des études approfondies sont menées. L’acidification d’un puits est menée, pour « diminuer la résistance du terrain calcaire au pompage », dans l’optique éventuelle d’une exploitation, si la ressource est suffisante.
Pays de Montbéliard Agglomération cherche à diversifier sa ressource en eau. Des explorations sont menées à Bourguignon, où des études approfondies sont menées. L’acidification d’un puits est menée, pour « diminuer la résistance du terrain calcaire au pompage », dans l’optique éventuelle d’une exploitation, si la ressource est suffisante.
Chaque jour, les quelque 140 000 habitants du pays de Montbéliard consomment 22 000 m3 d’eau. La ressource principale est le point de captage en eau superficielle de Mathay, en provenance du Doubs. L’usine, construite en 1955, « est en capacité de prélever et de potabiliser près de 75 000 m3 d’eau du Doubs par jour. 9 millions de m3 d’eau potable y sont produits par an », détaillait Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), en mai 2019 lors d’animations autour du cycle de l’eau (notre article).
Ce point de captage alimente également une partie de l’agglomération belfortaine, qui achète de l’eau à Pays de Montbéliard Agglomération pour compléter ses besoins. En 2018, le Grand Belfort achetait 36 % de ses besoins en eau, dont 80 % à PMA (notre article). « En période sèche, lorsque les captages locaux viennent à se tarir, Mathay est en effet la seule ressource en eau disponible pour les usagers du Pays de Montbéliard comme pour le Grand Belfort ainsi que la Communauté de communes du pays d’Héricourt », interpelle PMA. En 2018, des pompes avaient par exemple été installées dans la gravière de Mathay, en cas de régime sec dans le lit du Doubs. Mais la solution ne pouvait être que temporaire. Plusieurs communes ont également été ravitaillée en eau potable par camion-citerne ces dernières années, lors d’épisodes de sécheresse.
« Si ce captage [de Mathay] répond aujourd’hui parfaitement à la demande, il est cependant difficile de se projeter avec certitude dans l’avenir alors que la planète se réchauffe et que les impacts du dérèglement climatique sont de plus en plus manifestes », constate PMA. « Une réduction voire une interruption de la production et de la distribution d’eau potable sont des scénarios qui deviennent malheureusement envisageables, dans le futur, à l’échelle du nord Franche-Comté », alerte même la collectivité. Diversifier la ressource, la préserver aussi, est une nécessité. « Sans compter qu’un risque élevé de surexploitation des ressources restant disponibles conduirait à une dégradation des milieux aquatiques associés », insiste le communiqué.
Des résultats prometteurs
Des études et des forages sont menées pour diversifier et sécuriser ces ressources en eau, à Mathay et Bourguignon. « La première étude a consisté en la recherche d’une réserve d’eau qui serait utilisée pour produire, en quantité et en qualité, de l’eau potable en cas de pollution ponctuelle du Doubs », insiste PMA. La gravière de Mathay a de nouveau été identifiée. On a recherché, via des forages, l’origine de ses eaux, « alimentées par le Doubs et la nappe alluviale, en modélisant son fonctionnement hydrologique ».
Les forages étaient « profonds de 300 mètres sur Mathay et 200 mètres sur Bourguignon ». « L’examen de l’aquifère de Bourguignon, jugé encourageant avec un débit de pompage de 20 m³/heure, nécessite actuellement une nouvelle prospection », indique le communiqué.
Aujourd’hui, s’il y a de l’eau dans ce secteur, il faut déterminer la quantité. « Le profil du terrain, calcaire avec de multiples fissures, oppose une résistance qui freine actuellement le pompage », détaille PMA. L’acidification du puits, opéré en ce mois de novembre, doit dissoudre le calcaire. « Propulsée sous haute pression, l’acide va en effet agrandir les fractures et ainsi diminuer la résistance du terrain au pompage », explique PMA. « À la suite de cette acidification, si le débit de pompage s’approche des 50 m³/heure (soit 1 200 m³/jour), PMA poursuivra sa campagne d’exploration afin d’éventuellement exploiter cette source d’approvisionnement en eau », conclut la collectivité.
200 000 euros ont été engagés pour ces forages, en 2021. 9,4 millions d’euros ont aussi été investis par PMA et la société des eaux du pays de Montbéliard (Véolia) pour des travaux sur le réseau d’eaux (3,3 millions d’euros) et d’assainissement (6,1 millions d’euros), afin notamment de limiter les fuites sur le premier réseau nommé.