« Bonjour, je suis là pour vous accompagner dans votre prise en main de votre voiture. » À l’heure du début de ma location, en ce mercredi matin d’un janvier pluvieux, Fabrice Roubey, agent de mobilité à Optymo, m’attend patiemment. Il va guider mes premiers pas avec la Dacia Spring électrique du service autopartage d’Optymo, stationnée au pied de l’Atria, rue de la Cavalerie à Belfort. Rien de bien compliqué pour lancer la location (retrouvez le tutoriel ci-dessous), mais quelques manipulations sont à faire dans le bon ordre et surtout dans un ordre différent de celui des voitures thermiques. Avec un mot d’ordre : NE SURTOUT PAS OUBLIER de récupérer le câble de recharge branché à la borne pour le ranger dans le coffre du véhicule. Message reçu.
Huit Dacia Spring électriques peuvent être louées depuis le 8 octobre 2024 ; six sont stationnées à Belfort, une à Danjoutin et une à Offemont. 589 locations ont été enregistrées depuis. « Elles sont bien louées », observe, satisfaite, Angélique Romero, coordinatrice des mobilités activités au syndicat mixte des transports en commun du Territoire de Belfort (SMTC 90). D’ajouter : « Ce sont des petits parcours. » En moyenne, les voitures sont louées pendant trois heures trente et parcourent 23 kilomètres.
« La Dacia correspond complètement à ces trajets », souligne Morgane Hantz, responsable de la communication d’Optymo. La voiture affiche 225 km d’autonomie, selon Optymo, dans son tutoriel. Celle-ci est bien plus courte en période hivernale ; lors de notre prise en main, la voiture affichait 131 km d’autonomie avec 100 % de la batterie. Mais c’est largement suffisant pour effectuer un aller-retour entre la Cité du Lion et la Cité des Princes et pour rayonner dans tout le nord Franche-Comté ; il restait une centaine de kilomètres d’autonomie à la restitution de la voiture. Au besoin, une carte permet de recharger son véhicule à une borne, sur le même principe que la carte de paiement insérée dans les véhicules thermiques d’Optymo pour passer à la pompe, si la jauge affiche moins de la moitié du plein.
L’avantage, avec la voiture électrique, c’est qu’il n’y a pas besoin de repasser à la station essence avant de rendre son véhicule. La recharge se fait à la place de stationnement, avant la prochaine location. Pour l’opérateur, cela demande d’anticiper et de laisser suffisamment de battement entre les deux prises en main, pour que la batterie soit suffisamment rechargée pour la location suivante.
La flotte en autopartage
> 25 Peugeot 208 (thermique)
> 19 Peugeot 308 (thermique)
> 10 Peugeot Biper (thermique)
> 8 Dacia Springs (électrique)
Pour l’instant, les quelques surprises concernent le câble de recharge, oublié sur le parking par les clients. « Il appartient à la voiture et non pas à la borne », insiste Angélique Roméro. Un message d’alerte a été ajouté dans la voiture, en rouge, pour mettre en garde le locataire du véhicule. Et Optymo facture d’une amende de 350 euros les câbles perdus. En débranchant le véhicule, il faut bien ranger le câble dans le coffre pour son trajet, puis rebrancher la voiture lorsqu’on la restitue.
12 000 euros la voiture
« À chaque première prise en main, un agent se rend avant la location à la rencontre du locataire », indique Angélique Romero. Un important effort de communication a été engagé pour accompagner ce déploiement. Un tutoriel vidéo (ci-dessus) a été scénarisé, que l’on peut retrouver en flashant un QR code sur la voiture (à l’espace de la carte) ou sur la borne. Un flyer est aussi glissé dans la voiture pour lister les différentes étapes de la prise en main. « Ce sont les informations essentielles pour prendre le véhicule en main facilement, ajoute Morgane Hantz, pour guider les usagers le plus possible. » « On a mis les moyens pour que les gens s’y intéressent, car les voitures électriques et automatiques peuvent inquiéter », justifie Angélique Roméro.
Au volant, on retrouve les caractéristiques des voitures électriques : une grosse pêche. La prise en main est vraiment facile et la conduite automatique est très confortable : un seul pied pour accélérer ou freiner, pas de vitesse à passer et seulement un bouton à tourner pour avancer, s’arrêter ou reculer. Autre plaisir d’un véhicule électrique : le bruit limité de la voiture lorsqu’on conduit. « Beaucoup de clients nous disent qu’ils vont maintenant privilégier la Dacia », assure Angélique Roméro. Ce que je confirme après cette première expérience et quelques heures avant la seconde. Dernier avantage, les personnes qui ne disposent que du permis de conduire pour véhicules automatiques peuvent à présent bénéficier du service autopartage d’Optymo.
Si Optymo a opté pour des Dacia et non pas pour des Peugeot, comme il le fait pour les autres véhicules, c’est pour une question de coût. La Dacia Spring s’élève à 12 000 euros hors taxes, soit deux fois moins que la Peugeot e-208 indique Optymo. Pour le même montant, on a donc deux fois plus de véhicules. En 2024, six nouvelles Peugeot 308 et dix nouvelles Peugeot 208 ont également été acquises par l’opérateur de transport, en version thermique, pour renouveler sa flotte d’autopartage.
Bientôt des vélos électriques en libre-service
L’offre de vélos en libre-service va être totalement renouvelée, indique Optymo ; elle avait été lancée en avril 2013. Ce seront des vélos à assistance électrique. « L’idée, c’est que tout soit en place en septembre », annonce Optymo. Près de 400 vélos seront déployés, dans une trentaine de stations réparties dans l’agglomération belfortaine, par la société Fifteen, qui assurait déjà le service de vélo en libre-service. Cette offre pourrait attirer de nouveaux profils d’utilisateurs et de nouveaux usages, avec peut-être un report modal depuis le bus. Cette offre va compléter l’offre de location longue durée de vélos à assistance électrique, construite avec la start-up Parco (lire notre article).