Avec un mois d’avance, les équipes basculeront sur le nouvel atelier de montage. A cette occasion, les syndicats font le point sur l’organisation du nouveau système. Et le lot de désagréments qui s’en accompagnent.
La dernière équipe à basculer sur le nouveau montage, l’équipe de nuit, le fera avec un mois d’avance par rapport au calendrier initial. Ce sera le 30 mai annonce la direction du site. À cette occasion, les syndicats font le point sur l’organisation du nouveau système, lancé début février. Et le lot de désagréments qui s’en accompagnent. mis à jour le 28 avril à 21h
La direction de Stellantis Sochaux a annoncé basculer l’équipe de nuit sur le nouveau système de montage avec un mois d’avance, après avoir fait de même pour la deuxième équipe de montage. Initialement prévue fin juin, l’arrivée de la tournée de nuit dans le nouvel atelier est désormais programmée le lundi 30 mai. À cette date, toutes les équipes auront rejoint le nouveau montage (lire notre article). « Les travaux de démantèlement de l’ancien montage pourront alors débuter », écrit dans un communiqué la direction de Stellantis Sochaux.
Les syndicats émettent quelques signaux d’alerte sur ce transfert vers le nouveau montage et Sochaux 2022. Ils se disent inquiets. Non pas sur une mauvaise formation ou des problèmes liés à la production, qui « fonctionne plutôt bien », selon Eric Peultier, délégué syndical Force Ouvrière. Mais plutôt sur les aspects sociaux qui accompagnent l’arrivée de toute l’équipe sur le nouveau site.
« Il y a plein de petits irritants », confie Benoît Vernier, délégué syndical de la CFDT. « Il y fait froid. Les canalisations rejettent des odeurs nauséabondes. Les toilettes sont loin. Les endroits pour se restaurer également. Et il est difficile de se garer. » Voilà ce qui ressort, selon le syndicat Force Ouvrière, des échanges avec le personnel. « Sur ces points-là, nous tirons vraiment la sonnette d’alarme », expose Eric Peultier. « Sans parler de la toiture », pointe Benoit Vernier, délégué syndical de la CFDT. « Ils ont fait le choix de ne pas la refaire et il faut constamment la rafistoler », déplore-t-il. La CFDT, comme FO, dénonce en prime une mauvaise communication avec la direction, qui « dès qu’on parle social, nous met sous le nez un argument financier. » Pour Eric Peultier, ces problèmes auraient dû être réglés avant l’arrivée de toutes les équipes.
Au niveau de la production, « il y a tout de même un vrai effort », convient Eric Peultier. « Le nouvel atelier est un bel outil, mais il est gâché par tout ce qui se passe autour.» Même si certains restent plus nuancés, comme la CFDT : que toutes les équipes basculent ou pas sur le nouvel atelier, cela ne changera rien au problème. « Autant profiter du contexte plus calme avec les pénuries pour faire venir les équipes et prendre du temps sur la production et la formation », pointe Benoit Vernier.
Une ligne hiérarchique confuse
C’est aussi la nouvelle ligne hiérarchique qui pose problème aux syndicats. La CFE-CGC dénonce, à ce sujet, une direction qui « manque d’anticipation » et qui ne respecte pas ses engagements concernant les « postes d’encadrement ». Ils demandent, en ce sens, des « renforts d’effectifs durant les périodes de congés et de transformation de l’usine ».
Le syndicat Force Ouvrière abonde. « La suppression de la ligne hiérarchique pose problème. La ligne haute est en surchauffe, les “team leaders” doivent venir plus tôt le matin car ils n’arrivent pas à tout faire », détaille Eric Peultier. Avec la nouvelle ligne hiérarchique, la direction a fait le choix de supprimer un échelon entre les salariés et la direction. Les actuels “Team leaders” ont un poste qui regroupe les fonctions de moniteur de ligne et chef d’équipe, ce qui n’existait pas avant. « Ils ne devraient pas être en poste, mais pour l’instant, ils y sont quand même. Avant, il y avait des intérimaires pour les remplacer sur les lignes, mais ça n’a duré que deux semaines. Ce qui fait qu’ils ne peuvent pas exercer correctement leur fonction », explique Benoit Vernier.
Des points que les syndicats considèrent lassant. « Nous avons l’impression de toujours devoir réclamer pour avoir le moindre centime. Cela passe d’autant plus mal depuis que l’on connaît la rémunération de Carlos Tavares », conclut le délégué syndical (lire notre article).