La direction du site Stellantis de Sochaux annonce la reprise de la ligne de production de la Peugeot 308, arrêtée depuis 4 semaines. La pénurie de semi-conducteurs est contournée en revenant aux compteurs analogiques, à aiguilles.
La direction du site Stellantis de Sochaux annonce la reprise de la ligne de production de la Peugeot 308, arrêtée depuis 4 semaines. La pénurie de semi-conducteurs est contournée en revenant aux compteurs analogiques, à aiguilles, comme nous l’annoncions mardi (notre article).
La solution est venue des équipes de Stellantis Sochaux. Des équipes qui pousseront sûrement un ouf de soulagement, mercredi 28 avril. La fabrication reprendra après 28 journées d’arrêt de la ligne de production de la Peugeot 308 (système 1). « On essaie de trouver des solutions dans tous les sens », confirme une porte-parole de l’usine sochalienne. Tout le monde a bossé ardemment, ces dernières semaines, pour pallier la pénurie de micro-conducteurs, qui empêchaient la fabrication de la dalle numérique qui sert de compteurs aux véhicules. Ils seront remplacés par les anciens compteurs analogiques, à aiguilles, moins consommateurs de semi-conducteurs.
La ligne va reprendre « en demi-cadence », informe un porte-parole de l’usine. 200 voitures, selon nos informations, devraient sortir quotidiennement. Tous les salariés CDI vont reprendre, ainsi qu’un volant d’une centaine d’intérimaires. Moins de deux tiers d’une équipe seront donc mobilisés. Les premiers véhicules qui sortiront auront encore la dalle numérique « normale », pour se caler, puis les compteurs analogiques prendront la suite ; ils équiperont les véhicules jusqu’à l’arrêt de la production à l’automne.
Quelles conséquences après 2022 ?
« Nous espérons que c’est durable et que nous pourrons reprendre pleine cadence prochainement », note la CFDT, dans un communiqué de presse. Force ouvrière se félicite de ce redémarrage mais « s’interroge sur les conséquences d’une pareille crise après 2022 », quand il n’y aura plus qu’un flux de production dans l’usine. Aujourd’hui, ce sont 600 personnes concernées par ces arrêts de production, mais demain, avec un mono-flux, ce serait 2 000 personnes, selon le syndicat, sur trois équipes. « Le choix stratégique d’une seule et unique ligne est aussi discutable que le choix d’un seul et unique partenaire pour les pièces constituantes du véhicule. Mettre tous les œufs dans le même panier est très risqué lorsque l’on n’est pas sûr de la solidité́ de l’anse ! » critique Éric Peultier, de Force ouvrière.
Pendant les semaines d’arrêts, des formations ont été dispensées à des salariés du système 1, d’autres salariés ont assuré des remplacements sur la ligne de production des Peugeot 3008 et 5008, et certains ont renforcé les usines de Mulhouse et Vesoul. D’autres ont dû être placés en chômage partiel.