La direction a annoncé ce jeudi l’annulation de nouvelles séances de travail à l’usine Stellantis de Sochaux. Les séances ne concernent pas l’équipe mobilisée sur le nouveau système de montage, afin de garantir sa montée en puissance, avant le transfert définitif de toutes les équipes.
La direction a annoncé ce jeudi l’annulation de nouvelles séances de travail à l’usine Stellantis de Sochaux. Les séances ne concernent pas l’équipe mobilisée sur le nouveau système de montage, afin de garantir sa montée en puissance, avant le transfert définitif de toutes les équipes.
Depuis la semaine dernière, quatre séances ont été annulées, soit près de 1 600 voitures non produites, à l’usine Stellantis de Sochaux (notre article). La direction a annoncé ce jeudi après-midi, lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire, que cinq nouvelles séances étaient annulées : la tournée de nuit de vendredi ; les tournées d’après-midi et de nuit de lundi ; et les tournées d’après-midi et de nuit de mardi. De même, les séances supplémentaires initialement programmées ce week-end sont déprogrammées. « Nous avançons au jour le jour », relève une porte-parole de l’usine. La pénurie de semi-conducteurs, née de la crise sanitaire, est encore une dure réalité. Et le ciel des prochains jours ne semble pas dégagé. « Mais nous ne sommes pas à l’abris d’une bonne nouvelle », espèce cette même source. Les salariés sont placés en activité partielle. La CFE-CGC et Force ouvrière demandent la mise en place de formations pour les salariés concernés par ces annulations, pour ne pas avoir de perte de salaire.
Selon la CFE-CGC, quelques salariés, des retoucheurs, iront travailler à Mulhouse les 14 et 15 mars. « Ce n’est pas du volontariat », précise le syndicat catégoriel. La CGT d’ajouter : « Vu le prix du gasoil, c’est à la direction de l’organiser et de le prendre en charge. »
« Cela devient pénible », souffle Éric Peultier, de Force ouvrière. « Nous serions moins embêtés si on n’avait pas fermé les entreprises qui faisaient des semi-conducteurs en France. Il y a eu des choix de fait à l’époque et ce sont les salariés qui sont pénalisés », dénonce le syndicaliste. « Il y a une urgence à relocaliser », estime-t-il, déçu de n’avoir rien vu à ce sujet dans le plan régional d’accompagnement de la filière automobile.
Régler le nouveau montage
Depuis la semaine dernière, l’équipe de la tournée « A » n’est pas concernée par les annulations. Ces dernières ne touchent que les équipes de la tournée « B » et de la tournée « nuit ». La tournée « A » est la seule qui travaille sur le nouveau système (notre reportage au coeur de la nouvelle usine). « Malgré le contexte, explique une porte-parole, nous essayons de maintenir l’activité sur le nouveau montage pour garantir la montée en cadence et accueillir les prochaines équipes (avril et juin NDLR) », explique la porte-parole. « C’est dur à vivre, concède Éric Peultier, mais c’est entendable car le nouveau montage doit tourner pour le roder et affiner les réglages. » Ce mercredi, le nouveau montage a assemblé 260 voitures, sur les 400 que l’on pourrait normalement monter. « La direction essaie de maintenir un volume et un flux pour déverminer la ligne de production », complète Laurent Oechsel, de la CFE-CGC.
Un observateur de relever : « On est moins toucher à Sochaux par les annulations que d’autres usines Stellantis en France et en Europe. » Cette même personne de cosntater, que dans ce contexte, ce n’est pas étonnant de privilégier la nouvelle chaine de montage à l’ancienne. « C’est la pérennité du site », valide Laurent Oechsel. Jérôme Boussard, de la CGT, estime « que c’est une stupidité de faire des runs à 260 voitures, alors qu’un système ne travaille pas et que les salariés seront payés en chômage partiel ». Selon lui, il faudrait répartir la charge de travail entre tout le monde.
Entre pénurie de semi-conducteurs et mise au point de la future usine, la direction sochalienne joue les équilibristes.