EDF renouvelable. EDF hydraulique. EDF Renouvelable. Dalkia. Framatome. Hynamics. Enedis. Bientôt la branche nucléaire de General Electric avec les turbines à vapeur Arabelle… Les activités du groupe EDF en Bourgogne-Franche-Comté couvre un éventail extrêmement large. De plus, si EDF n’exploite pas de centrales nucléaires en Bourgogne-Franche-Comté, la filière n’en est pas moins très fortement implantée avec des équipementiers de premier ordre : Framatome au Creusot ; General Electric à Belfort pour les turbines à vapeur et les alternateurs.
L’énergéticien compte 5 700 salariés en Bourgogne-Franche-Comté. L’intégration de la branche nucléaire va faire croître fortement les effectifs d’EDF dans la région. Lors de l’annonce du rachat, en février 2022, la partie nucléaire de General Electric représentait 2 400 personnes en France et le rachat devait concerner 3 400 à l’échelle mondiale, en comptabilisant les effectifs des sites en Angleterre (Rugby) et en Inde (Sanand). En novembre 2022, quand GE et EDF ont signé l’accord de vente, la CFDT craignait la suppression de 300 postes en Europe dans le cadre de cette acquisition (lire notre article).
Le défi des compétences
Robert Poggi était préalablement directeur Bourgogne d’Enedis ; il a occupé plusieurs fonctions chez le distributeur d’énergie, notamment en Ile-de-France. Dans une vie antérieure, ce fils et petit-fils de marin a aussi été capitaine de marine marchande, naviguant sur des paquebots, des ferrys ou encore des porte-conteneurs pendant cinq ans. Il a aussi embarqué deux ans, comme officier détection, à bord de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la Marine nationale. Cet ingénieur diplômé de Supelec a également travaillé à la construction de trois méthaniers pour Gaz de France, à Saint-Nazaire.
Les défis de l’énergéticien sont immenses. Il doit accompagner l’innovation, pour répondre aux enjeux écologiques et de sobriété – comme l’illustre par exemple un projet tel que Belfort e-start (lire notre article) ou des recherches autour des bornes vehicle to grid, qui propose des recharges à double flux, faisant de la voiture un vecteur de déplacement et une capacité de stockage. Il doit aussi accompagner la transition électrique de la mobilité et sa décarbonation. Le déploiement de l’hydrogène est un autre dossier sur son bureau. « Face aux nouveaux enjeux énergétiques, il faut continuer l’accélération sur la transition écologique et l’amplifier », insiste le nouveau directeur de l’action régionale, à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce mardi 6 juin à Dijon.
Les solidarités
Dans sa présentation, Robert Poggi a insisté que l’ordre d’évocation des sujets n’avait pas d’importance. Mais on a senti une volonté de souligner la dimension « solidarité » du groupe EDF. Il a rappelé que la précarité énergétique touche 3 millions de ménages en France, soit près de 10 % des foyers. À ce sujet, EDF dispose en région Bourgogne-Franche-Comté de 19 conseillers solidarités, qui travaillent en lien avec les conseils départementaux et les missions locales. La fondation EDF porte aussi le fonds de solidarité logement, qui soutient 100 000 familles à hauteur de 20 millions d’euros par an. Régionalement, la fondation aide les associations avec une enveloppe de 85 000 euros.
Mais surtout, EDF fait face à un mur des compétences. Celui du recrutement et donc de l’attractivité de ses filières, nucléaire en premier lieu. Celle-ci doit embaucher 100 000 personnes d’ici 2027 rappelle Robert Poggi, alors que la filière pèse aujourd’hui 200 000 emplois. C’est « un vrai chantier » qu’EDF engage à ce sujet. Il faut donc « attirer les jeunes vers les métiers techniques, qui n’ont pas toujours eu la cote », convient le directeur.
Framatome annonce par exemple 600 recrutements dès 2023. « Cela fait vivre nos territoires », insiste Robert Poggi. En termes de recrutement, il y a aussi des besoins dans les métiers du renouvelable (éolien, photovoltaïque), des services énergétiques ou encore des réseaux électriques.
Localement, la ferme solaire de l’Aéroparc, qui représente un investissement de 27 millions d’euros, est envisagée pour l’automne 2023.