Même si les données s’arrêtent au 31 mars, les chiffres de l’emploi du premier trimestre témoignent déjà d’un recul de l’emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Les premiers effets de la crise se font sentir. Et n’augure rien de bon pour la suite. L’intérim dévisse.
Même si les données s’arrêtent au 31 mars, les chiffres de l’emploi du premier trimestre témoignent déjà d’un recul de l’emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Les premiers effets de la crise se font sentir. Et n’augure rien de bon pour la suite. L’intérim dévisse.
L’impact de la crise sanitaire se fait déjà sentir dans les données du 1er trimestre 2020, même si cet impact est mesuré jusqu’au 31 mars. L’emploi salarié perd 22 600 emplois entre le 1er janvier et le 31 mars, soit un repli de 2,3 %, par rapport au 4e trimestre 2019, où l’on observait « une embellie », pour reprendre les termes de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) Bourgogne-Franche-Comté. Le secteur privé est plus touché ; son recul est de 3 %. La baisse régionale est légèrement plus marquée que la baisse nationale, de 2 %.
-40,6 % pour l’intérim
La « première victime de la crise », dixit l’Insee, c’est l’intérim. Elle s’effondre. Ses effectifs reculent de 40,6 % au premier trimestre, soit plus de 15 700 emplois en moins. « C’est l’effet de l’interruption des contrats par les entreprises clientes des sociétés d’intérim au lendemain des annonces de confinement (qui a débuté le 17 mars, NDLR). Dans les autres secteurs, la possibilité́ de mettre les salariés en chômage partiel a atténué́ les effets de la crise », analyse l’Insee. « Le tiers de cette baisse se concentre dans la fabrication d’autres produits industriels, avec environ 5 450 intérimaires en moins, en particulier dans la métallurgie, la fabrication de produits métalliques et la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique », observe l’Insee. On observe aussi un repli des intérimaires dans le secteur de la construction, avec 3 040 intérimaires en moins, qui pèse dans ce recul. Cette baisse de l’emploi intérimaire est une baisse « historique », qualifie l’Insee. Lors de la crise économique de 2008-2009, l’emploi intérimaire avait reculé de 24 % au 4e trimestre 2008, le pic de la crise.
Le Territoire de Belfort particulièrement touché
Selon l’Insee, les pertes d’emplois concernent tous les secteurs d’activité, sauf l’industrie agro-alimentaire, qui enregistre une hausse de 0,2 % ce trimestre. Dans l’hébergement-restauration, l’emploi se rétracte de 3,7 % ; ce sont les premiers chocs de la crise. « Le secteur des services aux ménages suit la même tendance, – 3,1 %, avec une contraction plus importante sur un an, – 4,1 % », constate également l’Insee. Sur un an, seuls l’agriculture, l’agroalimentaire et les services aux entreprises gagnent des emplois. La construction et le commerce, quant à eux, parviennent à stabiliser leurs effectifs terminent l’analyse de l’Insee.
Les pertes d’emplois s’observent dans tous les départements de la région Bourgogne-Franche-Comté. Le plus fort repli est enregistré dans le Territoire de Belfort, avec une baisse de 3,2 % des emplois. Ce département est pénalisé par le recul de l’intérim, qui a perdu 60 % de ses emplois. En volume, le département le plus touché est le Doubs, qui perd 5 200 emplois au premier trimestre.