La fonderie automobile MBF Aluminium de Saint-Claude (Jura), en redressement judiciaire depuis novembre, a obtenu un sursis jusqu’au 11 mai pour tenter d’éviter la liquidation, a-t-on appris mardi de source syndicale.
(AFP)
La fonderie automobile MBF Aluminium de Saint-Claude (Jura), en redressement judiciaire depuis novembre, a obtenu un sursis jusqu’au 11 mai pour tenter d’éviter la liquidation, a-t-on appris mardi de source syndicale.
Le tribunal de commerce de Dijon (Côte d’Or) a repoussé de quinze jours le sursis d’un mois qu’il avait accordé fin mars à l’entreprise, ont indiqué Nail Yalcin et Saverio Vadala, les porte-paroles de l’intersyndicale CGT-Sud-CFDT-FO par courriel à l’AFP. MBF Aluminium emploie 257 salariés permanents et 300 avec ses effectifs temporaires, pour la production de carters de moteurs et éléments de boîtes de vitesse.
Le report accordé à l’issue de l’audience doit laisser le temps aux candidats repreneurs qui se sont manifestés de préciser leur projet et à d’éventuels autres de se présenter, selon MM. Yalcin et Vadala. Deux investisseurs privés ont déposé mardi respectivement une offre et une lettre d’intention de reprise, ont indiqué les deux représentants syndicaux, qui les ont toutefois jugées fragiles, car reposant sur un engagement financier minimal.
Obtenir un rdv avec Bruno Le Maire
Le nouveau sursis a été rendu possible par l’aide de 500 000 euros attribuée lundi par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté (notre article), qui permet de payer les salaires d’avril, ont souligné les syndicalistes. Cette aide qui a été adoptée “à l’unanimité”, doit “donner un délai de quelques semaines pour permettre à un repreneur de déposer une offre sérieuse”, avait indiqué la collectivité dans un communiqué lundi.
Le tribunal a par ailleurs décidé d’écarter la direction de MBF Aluminium de la gestion pour confier celle-ci directement à l’administrateur judiciaire, le cabinet parisien Abitbol & Rousselet, a précisé M. Vadala. “La gestion de l’actuel propriétaire”, le groupe britannique CMV associé à un entrepreneur italien, “a conduit à l’assèchement de la trésorerie”, avait accusé le conseil régional lundi.
L’audience mardi a été précédée d’un rassemblement d’une centaine de salariés devant le tribunal de commerce où ils ont déposé des carters de moteur sur le trottoir et scandé “Renault nous a volés”, a constaté l’AFP. Selon l’intersyndicale, les deux clients quasi-exclusifs de MBF, Renault et PSA-Stellantis, n’honoreraient pas leurs commandes à hauteur des engagements prévus ; début avril, les salariés avaient manifesté devant l’usine de Sochaux (notre article). En fin de journée, une délégation de salariés devait être reçue par le directeur de cabinet du préfet de région à Dijon afin d’obtenir un rendez-vous auprès du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, ont précisé MM. Yalcin et Vadala.