Pouvez-vous présenter Batifranc ?
Batifranc est une société de financement, régionale et indépendante. Nous venons de fêter nos 42 ans d’existence et nous avons comme mission principale le financement des projets immobiliers pour les chefs d’entreprise ; en Franche-Comté depuis 1983 et en Bourgogne depuis 1988. Nous n’avons pas attendu la fusion des régions pour intervenir sur les quatre départements de la Bourgogne.
Quel volume traitez-vous financièrement dans la région ?
L’accompagnement financier de Batifranc se fait par le crédit-bail immobilier. C’est une solution de financement que l’on peut traduire ainsi : la location d’un bâtiment pendant quinze ans avec option d’achat. Les chefs d’entreprise vont nous verser des loyers pendant quinze ans. À la fin, l’option d’achat peut se la déclencher pour un euro. Nous avons aujourd’hui une petite centaine d’opérations actives en crédit-bail immobilier. Chaque année, nous avons l’opportunité d’accompagner le financement d’une douzaine de bâtiments. Depuis deux ans (qu’il est directeur général, NDLR), j’essaie d’accompagner en financement les entreprises et les porteurs de projets. Mais je souhaite surtout accompagner en expertise et en conseil en amont du financement. Une bonne opération de financement, c’est surtout une bonne opération immobilière. Si le bâtiment ne correspond pas aux demandes du chef d’entreprise dans son exploitation, cela n’a pas de sens. Nous avons une immobilisation brute de 200 millions d’euros et 123 millions d’euros nets. Nous avons une structure très bien capitalisée, où l’argent est bien fléchée, sur notre territoire exclusivement (le chiffre d’affaires 2024 s’élève à 13 millions d’euros et le résultat net à 1,2 million d’euros, NDLR).
Avez-vous des exemples dans le Nord Franche-Comté ?
Dans le nord Franche-Comté, Batifranc a été présent très tôt, par exemple dans la zone de Technoland (dans le pays de Montbéliard, NDLR). Récemment, À Allenjoie, nous avons accompagné l’installation de Forvia dans un bâtiment de 22 500 m2 en certification BREEAM, une certification internationale. C’est un bijou au niveau énergie.
Vous accompagnez des entreprises dans des constructions. Le faites-vous aussi dans des requalification de sites ?
Le chef d’entreprise peut arriver avec un projet de rachat de bâtiment et on va l’accompagner sur le rachat, le financement du rachat voire dans les travaux à effectuer. Aujourd’hui, nous avons de moins en moins d’opportunités de récupérer du foncier ; nous nous intéressons d’autant plus au foncier avec bâtiments existants. Nous allons alors requalifier le bâtiment pour le mettre aux normes.
Vous êtes un outil de financement. Vous avez la particularité d’être un lien entre les entreprises qui ont des projets de développement et les collectivités. Quels sont vos constats ?
Je vais dissocier le développement économique des exigences immobilières. Si je parle du développement économique, je ne vais pas m’étendre sur l’état de l’économie mondiale : nous le connaissons tous. Nous sommes aujourd’hui dans une période d’attentisme. Nous allons justement lier ces problématiques à celles de l’immobilier. Il y a trente ans, construire un bâtiment n’était pas aussi difficile, technique et chronophage qu’aujourd’hui. Hier, un bâtiment c’était mettre des hommes et des machines sous un toit (rire). Aujourd’hui, on demande au bâtiment de sauver la planète : il faut qu’il soit moins énergivore, plus efficace, construit éventuellement avec des matériaux biosourcés et que l’on ait calculé son impact carbone. Le chef d’entreprise, son métier, c’est le plastique, les lunettes ou l’automobile. Et on luit met à disposition un outil immobilier ultra-complexe avec plein d’options et un coût qui a fortement évolué. C’est à ce moment-là où il faut avoir des experts, comme nous en avons chez Batifranc – sur la partie environnementale, terrain, suivi de chantier ou développement juridique – pour accompagner le chef d’entreprise.
Qui sont les actionnaires de Batifranc ?
Nous sommes une société anonyme avec des capitaux mixtes. Le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté a 40 % ; il a récupéré la compétence des Départements il y a quelques années. Nous avons aussi la Caisse des dépôts et Consignations et des partenaires bancaires. Il y a également les chambres de commerce, qui font le lien avec les porteurs de projets. Il y a enfin des EPCI. Et elles sont très importantes. Dans les territoires, il n’y a qu’un maire ou un chargé de développement économique qui va être en capacité de nous dire : « Moi, j’ai un artisan qui a besoin de tel bâtiment. » Nous étudierons le dossier avec la collectivité pour savoir si nous saurons répondre.
