Un clap de fin est annoncé sur le projet de l’entité turbines à gaz de General Electric de transférer des heures de maintenance vers les États-Unis et l’Arabie saoudite. Un accord doit être signé vendredi, sans délocalisation.
Un clap de fin est annoncé sur le projet de l’entité turbines à gaz de General Electric de transférer des heures de maintenance vers les États-Unis et l’Arabie saoudite. Un accord doit être signé vendredi, sans délocalisation.
Nous ne sommes pas à l’abri d’un énième rebondissement. Surtout que les évènements des dernières semaines n’ont pas été simples à comprendre ni à suivre (les syndicats ont résumé dans un graphique ci-dessous les différentes propositions mises sur la table et les position tenue par chaque syndicat). Mais de sources concordantes, la signature d’un accord est prévu vendredi, qui doit permettre d’éviter les délocalisations vers les États-Unis et l’Arabie saoudite d’activités de maintenance de l’entité turbines à gaz de General Electric. 40 000 heures de travail, initialement programmées à Belfort, devaient être transférées.
Pourtant, la semaine avait mal débuté. La direction – alors que des signaux, en fin de semaine dernière, laissaient entrevoir une issue positive – propose un plan avec un transfert de 23 000 heures. Une proposition qui sonne le glas. La CFE-CGC et Sud Industrie ont alors averti la direction « qu’elle n’aurait pas des problèmes qu’avec la CGT » si elle poursuivait avec ce projet.
33 000 heures conservées
Mercredi dernier, le 3 juin, un accord était proche d’être trouvé. Un volant de 33 000 heures était conservé dans les usines de Belfort et 7 000 heures étaient sous-traitées. La direction avait retiré ses billes car la CGT ne voulait pas signer un accord qui impliquait le report de RTT et de congés payés. Et la direction souhaitait un accord large, qui n’était pourtant pas nécessaire juridiquement.
Aujourd’hui, la CFE-CGC et Sud Industrie ont proposé de faire le tour des ateliers pour soumettre directement le projet de mercredi dernier aux ouvriers. Une manière de convaincre la direction que les ouvriers étaient d’accord, même si la CGT ne signait pas. « Très majoritairement, les salariés sont prêts à faire des efforts et à signer cet accord », confie Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC, joint par téléphone. Sud Industrie et la CFE-CGC ont donc écrit une nouvelle proposition, sur la base de celle de la semaine dernière, avec la conservation d’un volant de 33 000 heures à Belfort et Bourogne. Des modifications du projet ont été faites à la marge. « La direction vient de nous renvoyer un projet d’accord à signer vendredi, confie en début de soirée Philippe Petitcolin. Elle reprend en grandes partie nos propositions d’évolution. »
Solidarité
« Dans un esprit de solidarité́, écrivent Sud Industrie et la CFE-CGC dans un communiqué de presse adressé en soirée, au regard de la situation du COVID-19 qui s’améliore en France et qui se dégrade en Arabie saoudite et aux États-Unis, l’intersyndicale propose également que Belfort puisse venir en aide aux usines d’Arabie Saoudite et des États-Unis en transférant de façon temporaire une partie de leur activité́ sur le site de Belfort, au regard des nouvelles capacités disponibles. »
Maintenant l’avenir ?
Contactée, la CGT confirme qu’elle ne signera pas le document. Mais qu’elle est toujours présente autour de la table. Cyril Caritey, délégué syndicat de la CGT, confirme également avoir eu un entretien avec Patrick Mafféïs, vice-président des opérations industrielles de GE Power Europe, ce mercredi. Il dit regarder à long terme, notamment pour avoir des garanties quant au maintien de la ligne fabriquant des directrices ou sur l’achat d’une brocheuse neuve. « Ils ont 6 mois pour bien faire et nous garantir [l’avenir] », estime Cyril Caritey. Sud Industrie et la CFE-CGC n’espèrent pas autre chose : aborder de nouveau le projet industriel belfortain.
Sollicitée, la direction n’a pour l’instant pas répondu.