Nos confrères de L’Est républicain ont publié, dimanche, une longue interview de Patrick Maffeïs, directeur des opérations industrielles Europe de General Electric, et d’Antoine Peyratout, directeur général de l’entité gaz de GE à Belfort.
Nos confrères de L’Est républicain ont publié, dimanche, une longue interview de Patrick Maffeïs, directeur des opérations industrielles Europe de General Electric, et d’Antoine Peyratout, directeur général de l’entité gaz de GE à Belfort. Une première communication depuis l’annonce du plan de restructuration.
La direction de General Electric sort de son silence. L’opération reconquête de l’image est peut-être en route. Le géant américain a accordé une longue interview à nos confrères de L’Est républicain, publiée dans l’édition dominicale du quotidien, au sujet du plan de suppressions de postes en cours. Un plan qui prévoit la suppression de 1 044 postes, dont 792 dans l’entité turbines à gaz. Plus de 900 postes sont visés à Belfort, si l’on ajoute le plan en cours dans les fonctions supports. « GE est présent à Belfort depuis 1959, cela fait soixante ans. GE y a investi ces trois dernières années, malgré une situation hypertendue », déclare Patrick Mafféïs, directeur des opérations industrielles Europe de General Electric, interrogé vendredi par nos confrères, en marge d’une commission diversification. « On a quand même investi sur le site de Belfort, rien que pour l’activité gaz, 150 millions sur 3 ans. Un industriel responsable n’aurait pas investi 150 millions sur le site, s’il n’y avait pas d’avenir pour celui-ci », précise cet ancien d’Alstom, puis de Grid, une entité du géant américain également touchée par un plan social, où l’on envisage la suppression d’une centaine de postes à Villeurbanne (Rhône). Le directeur Europe glisse dans cette interview les nombreuses pertes enregistrées par la division énergie – 3 millions par jour. Ces pertes sont enregistrées à l’échelle du Globe tient à préciser l’intersyndicale pour couper à toute confusion. Patrick Mafféïs déclare également que tous les sites de l’Américain ont été touchés par des restructuration. « Je comprends le regard local, mais il faut regarder la structure de l’ensemble des autres sites de GE Gaz qui ont subi, absolument, les mêmes contraintes et certains ont largement dépassé le seuil de contraintes qu’on envisage pour le site de Belfort, que ce soit les États-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse. Tous les pays ont fait des efforts considérables. »
« GE a été, est et restera présent à Belfort »
Patrick Mafféïs tente également de rassurer sur l’avenir industriel de General Electric à Belfort, lorsque notre confrère l’interroge sur sa pérennité. « N’oublions pas que GE à Belfort c’est un site diversifié, dans les activités turbines à gaz, turbines vapeur, hydroélectricité et systèmes de conversion électrique. GE a été, est et restera présent à Belfort », déclare-t-il. Ils sont nombreux aujourd’hui à craindre une énième promesse, similaires aux engagements pris en novembre 2014 et non tenus aujourd’hui.
Patrick Maffeïs déclare qu’aujourd’hui, « on n’a pas de plan B », peut-on lire dans L’Est Républicain. « Ce projet, on peut en discuter, mais nous avons besoin de partenaires en face pour en discuter. La politique de la chaise vide ne sert les intérêts de personne », précise-t-il également. Discussion ou non avec l’intersyndicale, la direction peut dérouler son plan et proposer dans moins de quatre mois à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) la décision unilatérale de l’employeur. L’intersyndicale est prête à évoquer la diversification, mais pas dans le cadre d’un plan social, pour justement la préparer sereinement. Plusieurs de ses membres participent même aux commissions diversification, dont les rendez-vous s’accélèrent ces dernières semaines. Le directeur Europe confirme à L’Est Républicain avoir une vraie réflexion sur l’aéronautique. « Nous allons travailler sur la diversification parce que c’est une porte de sortie pour le site et pour le Territoire de Belfort », précise-t-il. Il se dit prêt à « adapter » les compétences belfortaines pour répondre à ces opportunités, même si les délais de certification sont longs. Il annonce pouvoir les réduire de 36 à 12 mois. « Et nous avons besoin des partenaires sociaux pour travailler ensemble sur ces projets-là, glisse-t-il. Plus vite ils viennent autour de la table pour en parler, mieux nous pourrons nous projeter. » Plusieurs membres de l’intersyndicale rappellent qu’ils étaient présents, vendredi, pour évoquer cette diversification avec le directeur Europe.