L’intersyndicale pensait avoir été entendue par Bruno Le Maire, lors de sa visite à Belfort lundi. Elle lui reproche aujourd’hui de ne pas avoir tenu sa promesse de demander à Lary Culp, le président de GE, de modifier le plan social et veut rencontrer Emmanuel Macron.
L’entente cordiale entre l’intersyndicale de GE Belfort et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, n’aura pas duré une semaine. Lundi, les délégués syndicaux se félicitaient d’avoir pu expliquer pendant plus de deux heures au ministre leur point de vue sur le plan social et les enjeux pour l’avenir du site de Belfort. Et ils pensaient avoir infléchi la réflexion du ministre, à qui ils reprochaient jusqu’alors de relayer le discours de GE pour justifier les 1040 suppressions de postes.
Parmi les engagements pris lundi par Bruno Le Maire figurait celui de s’entretenir avec Lary Culp pour tenter de le convaincre de revoir son plan social à la baisse. « M. Le Maire ne s’est pas entretenu avec Lary Culp, ont déploré ce vendredi après-midi les délégués de l’intersyndicale. La parole de M. Le Maire n’a plus aucune valeur ».
Pour les syndicalistes, l’enjeu était en effet de retarder ce qui s’annonce pour eux comme un véritable compte à rebours. Une réunion est convoquée le 17 juin pour commencer à discuter du plan social. Cette réunion marquera le début d’une période de quatre mois au x termes de laquelle le plan social deviendra effectif, qu’il y ait eu accord ou non. Or, les syndicalistes veulent à tout pris obtenir une réduction des suppressions de postes.
"C'est un combat de longue haleine. Notre détermination n'est pas entamée"
« Bruno Le Maire n’est plus un interlocuteur fiable, estiment les syndicalistes. Il n’a pas pris la mesure de ce plan social ; c’est le plus important depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron. »
Et c’est aujourd’hui avec Emmanuel Macron lui-même que les élus syndicaux veulent parler. « Nous souhaitons qu’il vienne nous rencontrer à Belfort le lundi 10 juin, à l’occasion de sa visite à Ornans, au musée Courbet. Nous attendons de lui l’engagement d’une discussion d’égal à égal avec Lary Culp. Nous nous rappelons de la phrase d ‘Emmanuel Macron, lorsqu’il est venu à Belfort en tant que ministre de l’Économie lors du rachat d’Alstom par GE. Il nous avait dit : « Je ne suis pas un homme d’un instant ; vous pouvez compter sur moi ; je reviendrai. » Et bien, aujourd’hui, il faut qu’il revienne. »
Ce vendredi matin, des salariés ont retardé le départ d’une turbine. Ils ont lancé une pétition, qui sera proposée à la signature des spectateurs du Fimu pendant tout le week-end. D’autres actions seront sans doute organisées dans les jours à venir. « C’est un combat de longue haleine. On grillera nos cartouches progressivement. Notre détermination n’est pas engagée : la vie des salariés et de leur famille est en jeu. »