La réponse de la direction (notre article) est très loin de répondre aux attentes des syndicats CFE-CGC et Sud Industrie, qui l’avaient mise en demeure de respecter les accords de 2019. Ils engagent une procédure judiciaire la semaine prochaine.
La réponse de la direction (notre article) est très loin de répondre aux attentes des syndicats CFE-CGC et Sud Industrie, qui l’avaient mise en demeure de respecter les accords de 2019. Ils engagent une procédure judiciaire la semaine prochaine.
« On n’a rien du tout ! » Philippe Petitcolin, délégué syndical CFE-CGC à General Electric, est remonté. Il revient sur le courrier envoyé par Scott Strazik, le directeur du business Gas Power de General Electric, ce mercredi 31 mars, en réponse à la mise en demeure des deux syndicats, formulée le 8 février (lire l’article). Le Trois s’est fait l’écho dès cette nuit de ce retour de la direction (lire l’article). « Il est dans un discours déconnecté de la réalité et il n’y a toujours aucun engagements sur l’avenir du site », poursuit Philippe Petitcolin, joint par téléphone.
Scott Strazik appuie plusieurs fois sur les difficultés du marchés. « Mais [le marché] double entre 2020 et 2022 », dénonce le secrétaire du comité social et économique (CSE) de l’entité turbines à gaz de General Electric. Il critique aussi les éléments de langage et regrette la qualification faite de l’entité belfortaine achetée en 1999. Elle n’assemblait pas seulement des turbines 50 Hz sous licence GE dénonce-t-il en substance, comme le prétend Scott Strazik dans son courrier. « Il oublie de dire que cette entité commercialisait, concevait et assemblait les deux tiers du marché mondial », replace Philippe Petitcolin.
Démarche engagée la semaine prochaine
En termes d’oublis, il rappelle aussi que si General Electric est aujourd’hui leader du marché des turbines de segment H, les plus puissantes du monde, « c’est grâce à EDF et Belfort », insiste-t-il. La turbine de la centrale électrique de Bouchain, dans le Nord, a notamment servi de démonstrateur des compétences belfortaines, alors que « GE était extrêmement en retard sur [le développement de] ce segment », note Philippe Petitcolin. Concernant les dirigeants localisés en France, les syndicats déplorent toujours l’absence « de responsable mondial sur le site de Belfort, tant au niveau du marché 50 Hz (commercial et projet) qu’au niveau de la technologie 50 Hz (ingénierie, global supply chain), ce qui est contraire à l’accord de 2014 ».
Sur les emplois, Philippe Petitcolin, au nom des deux syndicats Sud Industrie et CFE-CGC qui entament la démarche judiciaire, relève que si des postes sont à pourvoir, aucune offre n’est publiée. « Personne ne peut postuler », s’étonne-t-il, regrettant aussi « que tous les projets de diversifications ont été abandonnés ». C’était une contrepartie au départ de la ligne stator-combustion de Bourogne vers la Hongrie. Et sur les axes validés en 2020, seulement deux sur huit sont validés. Il remarque surtout « que rien n’est confié pour le moment à Belfort ».
La démarche judiciaire de la CFE-CGC et de Sud Industrie sera engagée la semaine prochaine. L’avocat des deux syndicats va solliciter le juge pour « obtenir une date de dépôt de l’assignation auprès du tribunal judiciaire de Belfort »