Avec l’AFP
“Cette décision marque un tournant décisif pour l’entreprise, assurant ainsi la préservation de 145 emplois qualifiés et un investissement de 10 millions d’euros”, s’est félicité dans un communiqué le consortium franco-américain, qui s’engage à reprendre 145 des 174 salariés de Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Dirigé par le Franco-Américain Steve Filipov, ce consortium réunit Corail-SM, filiale française du fonds américain Coral Reef, ainsi qu’un autre fonds américain, Sandton Capital, et deux industriels: le français Novium (engins de travaux ferroviaires) et l’américain Mining Equipment.
Le consortium rachète les actifs et le stock de Metalliance pour un million d’euros et prévoit d’investir neuf millions d’euros pour remettre en route la production. M. Filipov, qui a dirigé plusieurs sociétés françaises, vise pour la société reprise un “retour aux profits dès le deuxième trimestre 2025”, en commençant d’abord par honorer les 50 millions d’euros de commandes. En début d’année, Steve Filipov avait intégré quelques semaines le groupe Gaussin en tant que représentant d’un fonds américain qui devait investir dans le groupe. L’opération n’était pas allée à son terme.
Metalliance devait assembler plus de 300 véhicules logistiques commandés par Amazon à Gaussin, groupe également en difficulté qui cède Metalliance ; l’actionnaire de référence de Gaussin est l’entreprise tchèque CSG, qui a pris le contrôle du groupe au mois de juin (lire notre article). Mais Metalliance n’a pu que très partiellement honorer cette commande, en raison de son sous-dimensionnement par rapport à la taille du contrat.
À plus long terme, le repreneur propose de développer l’activité véhicules décarbonés, parallèlement à la production de tunneliers. Pour ce faire, il s’est associé avec Blyyd, producteur lyonnais de tracteurs de parc électriques. Ce dernier était l’ancien distributeur de ces produits pour Gaussin. “Nous pouvons nous passer de Gaussin maintenant. On a dix ans d’expérience”, avait assuré mi-juillet à l’AFP son président Damien Gambey. De son côté, le groupe Gaussin s’oppose à l’offre de reprise de Metalliance par le consortium franco-américain, la qualifiant dans un communiqué boursier de “captation ou de détournement des savoir-faire” de Gaussin (74 salariés basés à Héricourt en Haute-Saône). En conséquence, Gaussin avait demandé que la cession de Metalliance ne concerne pas les stocks de pièces, que la maison mère veut racheter pour trois millions d’euros.
La semaine dernière, les salariés de Gaussin, à Héricourt, avaient manifesté pour alerter sur les risques de cette vente sur leurs activités.