Les premiers noms des artistes qui se produiront aux Eurockéennes 2019 vont être annoncés ce vendredi matin. La question de la prise en charge du dispositif de sécurité reste en suspens. Petit point sur la position de l’État, à l’occasion d’un point presse avec la préfète du Territoire de Belfort, Sophie Elizéon.
La question du financement du dispositif de sécurité autour des Eurockéennes n’est toujours pas solutionnée. Elle remonte au mois de mai, quand Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, avait diffusé une circulaire indiquant que les organisateurs de festivals devaient participer financièrement au dispositif de sécurité mis en place pour assurer la sécurité de l’événement.
Les services de la préfecture du Territoire de Belfort font néanmoins remonter cette problématique au-delà en faisant référence à une loi de 2010 sur la question, voire de 1997, avec un premier texte. « Ce service a toujours été facturé, indique la préfète, Sophie Elizéon, mais pas toujours à la hauteur de ce qu’il aurait dû être. » L’objectif est à ses yeux « d’atteindre le juste coût de la juste mobilisation », poursuit-elle. « Le dispositif a un coût ; il serait malvenu de dire au contribuable qu’il finance une manifestation organisée par un privé », indique également la préfète. Et c’est là que l’on touche au fond du débat : le directeur des Eurockéennes estime que remettre en cause le caractère non lucratif des Eurockéennes engendre un risque sur le mécénat, donc sur l’équilibre financier.
La règle des 4 P
Mais parle-t-on de la manifestation en elle-même ou de l’association organisatrice, à savoir Territoires de musique ? « Il s’agit d’une association de droit privé, répond la préfète. Une association loi 1901 à but non lucratif, puisque le résultat (autrement dit, le bénéfice éventuel, NDLR) reste au sein de l’association. En revanche, elle conduit des manifestations à but lucratif. Dans un tel cas, on regarde ce qui la caractérise. Ce qu’on appelle “les quatre P” : le produit, le prix, la publicité, le public. Le prix est-il bas par rapport au marché ? La manifestation accueille-t-elle un public spécifique ? La publicité est-elle locale ou à une échelle plus vaste ? Le produit répond-il à un besoin social non couvert ? Cela vous donne une idée du caractère lucratif ou non. » Autrement dit, les services de la préfecture estiment que le festival ne coche aucune des cases qui caractérisent une manifestation sans but lucratif. En revanche, Sophie Elizéon affirme que le mécénat n’est pas remis en cause, le caractère d’association à but non lucratif de l’association organisatrice des Eurockéennes n’étant pas remis en cause.
Les discussions vont donc se poursuivre entre les représentants de l’État dans le Territoire de Belfort et les organisateurs des Eurockéennes. « Je suis ouverte à toute négociation possible », indique la préfète.