British American Tobacco a décidé de fermer son usine de cigarettes de Boncourt, dans le Jura Suisse, pour transférer l’activité « vers des usines plus grandes en Europe », indique l’entreprise dans un communiqué de presse, publié ce mercredi. Fin octobre, il avait annoncé son intention de le faire (lire notre article).
226 emplois sont supprimés, selon les syndicats ; 118 étaient occupés par des travailleurs frontaliers, Français. « Le site industriel historique de Boncourt n’échappe donc pas à la fermeture », regrettent les syndicats suisses Unia et Syna, dans un communiqué de presse commun, publié ce mercredi. « Malgré un travail remarquable de 36 employé-e-s de BAT accompagné-e-s des deux syndicats, la direction n’a pas pris en compte les mesures alternatives proposées par les salarié-e-s et validées en assemblée par le personnel », ajoutent-ils. « Plusieurs pistes crédibles, documentées et chiffrées ont été soumises à la direction », complètent Unia et Syna.
« Ce processus de transfert sera réalisé progressivement jusqu’à la fin 2023 afin de permettre une transition en douceur pour les employés et les sous-traitants », indique le groupe. Un accord a été conclu avec les syndicats « afin de garantir que les employés touchés bénéficient du soutien d’un plan social avantageux ». Seize rounds de négociations ont toutefois été nécessaires entre les syndicats et la direction pour obtenir « le maximum des améliorations », indiquent les deux syndicats.
« La confirmation de BAT de stopper la production sur le site de Boncourt sera lourde de conséquences pour la commune ajoulote et pour le canton du Jura », déplorent de leurs côtés le gouvernement de La République et Canton du Jura et de la commune de Boncourt. Le gouvernement attend aussi des « garanties » à l’égard des entreprises régionales indirectement touchées. « Les discussions déjà entamées sur le plan fiscal vont se poursuivre. Celles-ci porteront également sur l’avenir des bâtiments et du site », poursuit la communication du gouvernement cantonal. « Cette délocalisation signe la fin d’un fleuron industriel suisse historique qui était vecteur d’attractivité pour notre territoire et l’économie locale. Nous regrettons également que la direction de BAT n’ait pas souhaité entendre les propositions formulées par les syndicats en faveur d’un plan de sauvetage pour préserver une partie des emplois », ont regretté le député Les Républicains Ian Boucard et le sénateur Les Républicains Cédric Perrin du Territoire de Belfort. Le conseiller régional écologiste Éric Oternaud, qui a participé à la construction de l’usine Swatch à Boncourt, a glissé que la potentialité de cette fermeture n’est pas nouvelle. “En 2011, on avait déjà l’information de la fermeture. Nous avons privilégié les embauches BAT et le sénateur était bien informé”, a-t-il déclaré sur Twitter.
Quand j'ai ouvert l'usine Swatch voisine en 2011 on avait déjà l'information de la fermeture. Nous avons privilégié les embauches BAT et le sénateur était bien informé. L'ambassade Suisse a juste dit que le code du travail sera appliqué, rien de plus !
— Éric Oternaud (@EOternaud) December 15, 2022