Le Trois –

Belfort : la nouvelle vie de l’association Apsiis

Philippe Petitcolin fait le point sur les accords du 21 octobre 2019, avant la rencontre à Bercy ce 30 juin.
Philippe Petitcolin, président de l'association Apsiis. | ©Le Trois – archives
Entretien
L’association Apsiis est née sur les cendres des plans sociaux engagés par General Electric. Elle visait à maintenir les compétences d’ingénierie d’intégrateurs des centrales électriques dans le nord Franche-Comté. Près de trois ans après le lancement, les résultats sont probants. Et sonnent aussi la réorientation de la dynamique associative. Entretien avec Philippe Petitcolin, son président.

Près de 36 mois d’existence. Et des résultats au-delà de toutes les espérances : le développement d’un outil numérique de modélisation d’installations hydrogène, porté conjointement par Capgemini engineering et Euro CFD (lire notre article) ; l’implantation à Belfort d’un bureau de maîtrise d’ouvrage, spécialiste des projets hydrogène, avec Oteenga ; le lancement d’une start-up, Neext enineering (lire nos articles), qui repense les installations électriques des industries, notamment autour des small modular reactor ; le lancement d’un fonds d’investissement citoyen et local, qui a notamment collecté plus de 420 000 euros pour la start-up Neext Engineering avec 120 personnes ; mais aussi le travail sur une turbine innovante, avec la chercheuse Silvia Lasala, dont les recherches vont aussi rejoindre Neext Engineering.

Ce sont autant de projets impulsés par Apsiis, association de préfiguration de sociétés d’ingénierie et d’intégration systèmes (lire notre article). L’association a été lancée début 2021 par des syndicalistes de General Electric ainsi que des entrepreneurs locaux et des acteurs économiques régionaux. Elle est créée sur les cendres des multiples plans sociaux engagés par l’Américain General Electric dans la cité du Lion depuis 2019. La volonté ? Conserver les compétences et les savoir-faire liés à l’intégration de systèmes complexes, notamment des centrales électriques dans le territoire. Mieux, « des compétences stratégiques ont été sauvegardées », salue Philippe Petitcolin, président de l’association et figure syndicale.

Et au-delà de ces projets, l’association a surtout maintenu une dynamique, créé une impulsion, fait bouger des lignes, voire placé Belfort sur la carte de plusieurs programmes nationaux, à l’instar de celui du développement des petits réacteurs nucléaires modulaires ou des volontés de relocalisation industrielle. L’association avait notamment contribué à l’organisation du forum Reconstruire, en octobre 2021 (lire nos articles). Apsiis, constituée de citoyens, a su fédérer le monde économique, politique et académique. « Ce qui était innovant, rappelle également Philippe Petitcolin, c’était de développer des projets sans avoir identifié les porteurs. » Et d’ajouter : « Nous avons réussi à promouvoir notre territoire industriel sur quelque chose de compliqué, qui est l’intégration d’une centrale électrique. »

L’association arrive aujourd’hui à la fin des projets lancés. « Les idées ont été poussées au bout », confie Philippe Petitcolin. Les ressources financières et humaines sont aussi moins nombreuses. Il est donc temps de réorienter l’association. Sur les neuf groupes de travail, cinq ont atteint leur objectif : une activité a été créée ou une dynamique est lancée. Trois projets seront à présent portés par la Vallée de l’énergie, notamment autour de la mise en place d’un système lean dans l’industrie nucléaire. Le cluster vient justement de recruter une ingénieure projet pour porter ces dynamiques avec ses adhérents (lire notre article).

« Les signaux sont plutôt rouges »

Apsiis a ainsi clos la saison 1 de son histoire. Aujourd’hui, la dynamique des groupes de travail est donc arrêtée. Elle va continuer son rôle de sensibilisation et de conseil auprès des élus, des citoyens et des acteurs économiques locaux. Elle va encourager le recours au fonds d’investissement citoyen et local. Elle pourra fournir son expertise sur des projets. Mais son activité sera beaucoup plus réduite.

Mais si Apsiis n’arrête pas totalement, c’est qu’elle redoute encore de mauvaises périodes pour l’emploi industriel dans le nord Franche-Comté. « Nous restons très inquiets sur les compétences stratégiques du nord Franche-Comté », craint Philippe Petitcolin. Les premières inquiétudes concernent la partie nucléaire de General Electric, bientôt reprise par EDF. La guerre en Ukraine entraîne l’arrêt de programmes avec le Russe Rosatom (lire notre article), ce qui n’est pas sans conséquences pour les équipes de Belfort. Dans l’entité turbines à gaz, « nous n’avons plus du tout notre avenir entre les mains », témoigne celui qui est aussi secrétaire du comité social et économique de l’entreprise, syndiqué à la CFE-CGC. Il évoque ainsi la scission du conglomérat américain en trois branches. Début 2024, toutes les activités énergie prendront leur indépendance. Il craint que cela fragilise l’équilibre économique de l’ensemble. « Et les recettes sont connues, déplore Philippe Petitcolin : PSE et délocalisation. » Celui qui enfile alors la casquette de représentant du personnel rappelle que les établissements belfortains dépendent « du bon vouloir » de dirigeants installés aux États-Unis ou à Dubaï et que l’Inflation reduction act (IRA) encourage à rapatrier en Amérique les activités. « Les signaux sont plutôt rouges que verts pour l’avenir », résume Philippe Petitcolin.

Apsiis est donc conservée. S’il y a « de nouveaux accidents industriels, de nouveaux acteurs et de nouvelles idées », la structure sera prête pour les porter. Avec l’expérience de la saison 1 en plus.

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